C'est une occasion pour faire le point de toutes les avancées en matière d'éducation. D'ailleurs, une journée d'étude aura lieu le 12 septembre prochain au CENEAP relative au bilan des 50 années de lutte contre l'analphabétisme intitulée « Paix et sécurité ». Au lendemain de l'indépendance, les autorités se sont attelées à vaincre l'analphabétisme qui a fait des ravages. A cet effet, plusieurs écoles ont été construites et des enseignants formés. Durant la première année scolaire 1962/1963, les autorités ont recensé 2.666 établissements scolaires, dont 2.263 écoles primaires, 364 collèges et 39 lycées, alors que les élèves scolarisés étaient de l'ordre de 814.249. D'ailleurs, l'Algérie est l'un des rares pays où l'enseignement est dispensé gratuitement. Le but n'est autre que de démocratiser le savoir et de le rendre accessible à tous les citoyens. Dans le domaine de l'alphabétisation, des avancées appréciables ont été constatées grâce aux différentes politiques adoptées par les autorités du pays, à l'image de l'Office national d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes (ONAEA). En 2010-2011, l'Office national a inscrit plus de 700.000 nouveaux apprenants au 1er niveau et la réinscription de 500.000 apprenants du 2e niveau pour un encadrement de 25.000 agents chargés de l'alphabétisation. D'un autre côté, l'apport de la société civile a été appréciable puisqu'il complète parfaitement celui du ministère de l'Education et celui de l'Office national d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes. Parmi les associations les plus actives dans le domaine de la lutte contre l'analphabétisme, « Iqraa » peut se targuer d'avoir une position de choix. Créée le 29 décembre 1990 par décision du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, cette ONG à vocation éducative, formative et culturelle, a un but non lucratif. Elle a pour mission de sensibiliser à l'enseignement et de lutter contre l'ignorance. Elle a également pour objectif d'apporter un soutien aux catégories de la population les plus démunies, notamment dans les zones rurales. Les autres buts assignés à cette ONG sont de vaincre l'analphabétisme à la source, c'est-à-dire mettre en exergue le droit de l'éducation et son caractère obligatoire, lutter contre la déperdition scolaire et l'alphabétisation de la femme et de la jeune fille dans les zones rurales en particulier. Mme Fatima Khelkhal, vice-présidente de l'association « Iqraa » affirme que le nombre de personnes alphabétisées depuis 1993 est de 1.202.449 dont 1.035.559 femmes et 166.890 hommes. La tranche d'âge se situe entre 16 et 80 ans. Elle souligne, par ailleurs, que « les femmes dans les zones rurales sont plus motivées pour apporter un plus dans leur quotidien et surtout pour ne pas être dépendantes des autres personnes ». Le travail de l'association Iqraa ne s'est pas limité aux citoyens jouissant de leur liberté, mais il a concerné le monde carcéral. Ainsi le nombre des détenus alphabétisés entre 2010 et 2011 dans les centres pénitentiaires à travers 27 wilayas a concerné 1.608 personnes pour 66 classes. Pour cette année, Mme Fatima Khelkhal avance le nombre de 126.583 nouveaux inscrits avec 4.649 classes encadrés par 3.055 enseignants. Par ailleurs, l'Office national des statistiques (ONS) relève une baisse sensible du taux d'analphabétisme. Il est actuellement de 22,1 %, alors qu'il était de l'ordre de 31,9 %. La stratégie nationale de lutte contre l'analphabétisme prévoit l'éradication de l'analphabétisme d'ici à l'horizon 2016.