Ces cellules ont pour mission d'orienter le travail des enquêteurs afin de « prendre des mesures préventives contre toute forme de criminalité », a indiqué, hier, le sous-directeur par intérim des affaires criminelles auprès de la direction de la police judiciaire, le commissaire principal Abdelhamid Bouda. « La DGSN opte pour la police anticipatrice et opérationnelle », a-t-il déclaré au forum du quotidien DK News sur « le rôle des services de sécurité dans la lutte contre la criminalité urbaine ». Et c'est sur la base d'analyses que le plan de lutte contre la criminalité est actualisé. « La DGSN a pris ses devants par rapport notamment à la cybercriminalité avec la création d'un service central au niveau de la DPJ », explique M. Bouda. D'autre part, des cellules spécialisées dans les investigations dans le vol de véhicules ont été créées afin de faire face à ce phénomène qui prend des proportions alarmantes. Rien que pour le premier semestre de l'année en cours, 1 215 véhicules ont été volés dont 228 récupérés et plusieurs réseaux démantelés. La police a adapté ses moyens de lutte surtout contre la petite délinquance. Selon le chargé des affaires criminelles, les CBV (coups et blessures volontaires) restent la criminalité la plus dominante. En effet, 19 524 CBV ont été enregistrés par les services de police en 6 mois. Les unités de police ont traité près de 36 000 affaires liées à l'atteinte aux biens dont 5 580 vols à la sauvette. En outre, 5 254 menaces par téléphone, verbales ou par Internet ont été recensées. Malgré ces chiffres, le cadre de la police estime qu'il y a « une maîtrise de la situation ». « Pour preuve, on constate une stabilité de la criminalité et l'absence de crime organisé dans notre pays », observe-t-il. Le phénomène des « gangs » ? « Il s'agit de bandes rivales qui ont fait leur apparition suite aux opérations de relogement », répond le représentant de la direction de la sécurité publique, le commissaire de police Rachid Ghezli. 400 mineurs dans les prisons Le nombre de détenus mineurs ne dépasse pas les 400, a indiqué, hier, le DG de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune. Ces derniers sont dans des pavillons spéciaux et suivis par des encadreurs. La dislocation de la famille est l'une des causes de la délinquance juvénile. « La plupart des mineurs sont des cas sociaux, issus de parents divorcés », indique M. Felioune. Reste que « la plupart des mineurs délinquants sont remis à leurs familles et rares sont ceux qui sont écroués », précise-t-il en indiquant que la décision des juges de les relâcher est éducative. Interrogé sur l'implication des repris de justice dans la recrudescence de la criminalité et l'échec du programme de réinsertion des repris de justice dans la vie active, le responsable a nié ces deux faits en affirmant que cette politique a prouvé son efficacité sur le terrain. « Il existe actuellement 26 000 détenus qui sont scolarisés et 30 000 suivent une formation professionnelle. Cette année, 937 détenus ont décroché le bac et 2 500 le BEM », a-t-il noté. Le directeur général de l'administration pénitentiaire estime que la lutte contre la violence est la mission de la mosquée, de l'école, des associations et des autorités locales. Le même responsable révèle qu'un colloque international sera organisé très bientôt en Algérie, en coordination avec l'université saoudienne Nayef en présence des directeurs des établissements pénitentiaires arabes.