Plus de 22000 personnes impliquées dans des crimes et délits de droit commun, dont la détention de drogue ont été arrêtées en 2011 par les services de la sûreté nationale, a déclaré jeudi le directeur de la police judiciaire à la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le commissaire divisionnaire Afani Abdelaziz. Intervenant au colloque national sur "la prévention de proximité et la lutte contre le crime en milieu juvénile", M. Afani a précisé que les services de la sûreté nationale ont mené 105750 opérations de police en 2011 dans différents quartiers urbains qui ont permis de contrôler 715895 personnes, dont plus de 22000 impliquées dans plusieurs crimes de droit commun, notamment la détention de drogue. Les crimes et délits liés au vol, aux coups et blessures, aux agressions sexuelles et au trafic de drogue viennent en tête avec 46253 crimes, soit 42% de l'ensemble des crimes et délits enregistrés, selon les statistiques annuelles des services de sûreté. Concernant les affaires liées au trafic de drogue, le directeur de la police judiciaire a fait état de l'arrestation de 6155 individus durant la même période de référence, soulignant que 53.000 trafiquants débutants de drogue en Algérie ont été recensés dont 23.485 âgés de 18 à 25 ans et 18.333 autres âgés de 26 à 35 ans. Ces statistiques "montrent que 77% de ces personnes sont des jeunes", a fait remarquer le même responsable, ce qui implique, selon lui, l'interventionde tous les secteurs et non des seuls services de sécurité. S'agissant des récidivistes, M. Afani a recensé 21.848 trafiquants de drogue âgés de 18 à 25 ans et 8515 autres âgés entre 26 et 35 ans. L'intervenant a affirmé qu'un taux de criminalité élevé est enregistré chez les jeunes de 18 à 25 ans d'où, a-t-il dit, "la nécessité d'examens approfondis et de solutions thérapeutiques adéquates pour mettre fin à la progression de la criminalité". Le commissaire divisionnaire, Afani a, par ailleurs, évoqué le phénomène des bandes rivales à travers les cités d'Alger qui constituent un "danger" menaçant la vie des citoyens et qui gagne d'autres wilayas ayant connu des opérations de relogement. Dans ce cadre, les services de police sont intervenus en 2011 dans 15 cas dans les wilayas d'Alger, Tipaza, Msila et Bechar. Pour faire face au phénomène de la criminalité parmi les jeunes, les services de police judiciaire proposent, selon son premier responsable, la dynamisation du rôle de la société civile dans la protection contre plusieurs fléaux sociaux et une plus grande contribution du mouvement associatif pour être à l'écoute des préoccupations des jeunes". Il a proposé en outre la création d'espaces publics au niveau des quartiers et l'organisation d'activités sportives et culturelles en accordant de l'importance à l'accueil et au suivi des jeunes par les collectivités locales. Dans une allocution lue à l'occasion par l'inspecteur général de la sûreté nationale, Mohamed Houalef, le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le Général Major Abdelghani Hamel, a affirmé que la criminalité sous toutes ses formes "constitue désormais un fléau qui sévit dans toutes les sociétés quels que soient leurs cultures ou leurs systèmes politiques et socio-économiques". Devant cette situation particulière, la direction générale de la sûreté nationale, a procédé au renforcement du rôle de la police de proximité et sa place dans la société à travers la création et la relance des cellules d'écoute et des relations générales au niveau de tous les services de police. Le directeur général de la sûreté nationale a, dans ce contexte, passé en revue le programme de travail 2011 élaboré en coordination avec l'organisation nationale des associations de prise en charge des jeunes qui a déployé tous les moyens matériels, humains et techniques pour ce faire. Il a indiqué, à cette occasion, que les services compétents s'étaient chargés de 1863 cas dont la plupart souffraient de problèmes psychologiques et de toxicomanie. Cette réalité, a ajouté le général-major Hamel, a encouragé la caravane de sensibilisation initiée par la DGSN, durant le deuxième trimestre 2012, à se rendre dans 12 communes où 536 cas ont été signalés par l'équipe médico-psychologique, précisant que 19765 personnes avaient visité la caravane. S'agissant des mesures de prévention du crime et de la toxicomanie en milieu scolaire, le général-major Hamel a rappelé que 296 établissements éducatifs avaient bénéficié, l'année dernière, de campagnes de sensibilisation a raison de 120 élèves (âgés de 13 à 19 ans) pour chaque établissement. La sensibilisation sécuritaire et préventive contre la criminalité, a-t-il affirmé, "doit être inscrite dans les activités des différents établissements, instances et associations dans le but de réduire les facteurs de délinquance, de déperdition et de désinsertion". L'organisation de cette rencontre, a-t-il poursuivi, "traduit l'intérêt d'étudier les moyens de complémentarité et de coordination des contributions de toutes les parties concernées par la prévention de proximité et la lutte contre la criminalité de manière à profiter pleinement de l'expérience sécuritaire et de la consultation technique dans ce domaine". Le directeur général de l'administration pénitentiaire M. Mokhtar Felioune, a, pour sa part, affirmé, dans sa communication intitulé "Stratégie de la direction de l'administration des prisons en matière de prévention et de réinsertion des jeunes" que 75% des personnes incarcérées "n'ont pas atteint un niveau d'instruction moyen" et 77% d'entre eux sont issus des grandes villes". La commission interministérielle (22 secteurs) créée en 2005, a-t-il ajouté, est chargée actuellement de la politique de la direction de l'administration des prisons en matière de "lutte contre la délinquance et l'organisation de la défense sociale" à l'effet de réaliser des activités de réinsertion des détenus. Cette commission a décidé la création d'une instance nationale de prévention du crime, un dossier qui sera parachevé prochainement et soumis ensuite au gouvernement, a poursuivi M. Felioune, précisant que cette instance sera chargée de l'organisation des activités de tous les intervenants en matière de lutte contre la criminalité. Des experts et les représentants de ministères notamment de la justice, de l'éducation nationale et de la jeunesse et des sports, des instances en relation avec la jeunesse tel l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie et l'organisation nationale des associations de prise en charge des jeunes ont assisté à cette rencontre qui s'est déroulée à l'école supérieure de police "Ali Tounsi". Les participants ont abordé plusieurs axes dont "la criminalité en milieu des jeunes", "les moyens de la combattre" et "la stratégie de lutte contre les autres fléaux sociaux". La rencontre s'inscrit dans le cadre des activités de proximité menées par différents services de la DGSN au profit des jeunes dans l'intention de permettre aux différents partenaires sociaux de présenter une évaluation des activités réalisées de concert avec les services de police.