C'est en l'absence d'Ahmed Béjaoui et de Salim Aggar qu'a eu lieu, jeudi dernier au soir à la salle Ibn Zeydoun, la cérémonie d'ouverture du 2e festival international du cinéma d'Alger (Fica). Le premier pour cause de décès dans sa famille alors que le second se trouve au festival du Caire. Après les présentations des deux jurys, l'un pour documentaires et l'autre pour fictions, la commissaire du Festival, Zehira Yahi, a déclaré que « ce rendez-vous incontournable » se déroule en pleine « célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance » du pays. Et de rappeler que des hommages seront rendus au cours du festival. Le premier à la résistante et poétesse française Madeleine Riffaud « elle qui a été juste dans sa couverture de la guerre de libération nationale dans les années 1950 », le second au réseau Shashat des cinéastes palestiniennes qui se distinguent par leur « engagement » ainsi que la « qualité de leurs œuvres », le troisième au « grand ami de l'Algérie », Costa Gavras. Son dernier film « Le Capital » sera projeté lors de ce festival en présence du cinéaste. La commissaire souhaite voir un nombreux public envahir tant la cinémathèque que la salle Ibn Zeydoun pour assister « gratuitement » aux trois projections quotidiennement proposées. Le Fica est tourné vers trois directions. La première est de créer dans la capitale un rendez-vous annuel du septième art, le deuxième est d'offrir une visibilité au cinéma dit engagé — celui-ci s'articule autour de sujets actuels souvent brûlants — la troisième est de proposer une programmation de qualité de films récents dont certains inédits. « Nous serons encore plus exigeants et plus regardants à la prochaine édition du Fica », a déclaré la commissaire. L'ouverture officielle de la manifestation acquise, place au film « Zindeek » de Michel Khleïfi. Une œuvre qui « peut être inspirée par la vie du réalisateur palestinien ». Celui-ci « qui vit en Europe revient à Nazareth pour enterrer son oncle. Il doit aussi y tourner un film sur la naissance de l'Etat d'Israël. Confronté aux fantômes du passé et une réalité complètement nouvelle, il passe son temps dans les jeux de la séduction. Mais cette ardeur n'est sans doute qu'un moyen d'échapper à de terribles interrogations et d'abord celle-ci : ses parents ont-ils eu raison de quitter la Palestine en 1948 ? Le film suggère des réponses, mais dans une démarche qui mêle engagement politique et lyrisme, il fait surtout ressentir le poids de ces questions », a-t-on fait remarquer. Notons que trois films seront projetés chaque jour dans les salles et que « le grand prix » et « le prix spécial du jury » seront décernés dans les deux compétitions documentaires et fictions, mais sans aucune gratification financière. Comme il n'y a pas d'argent, on se contentera de remettre des trophées.