Pour sa deuxième édition prévue du 6 au 13 décembre 2012, le Festival international du cinéma d'Alger (Fica) et ses journées du film engagé s'annonce comme un événement à ne rater sous aucun prétexte pour les cinéphiles. En seulement deux ans d'existence, le festival tend d'ailleurs à s'imposer comme un événement annuel majeur. La preuve qu'il est en train de se bonifier et d'avoir une envergure plus grande, c'est la richesse du programme concocté par les organisateurs et l'introduction de certaines nouveautés par rapport à la première édition. Cette année, par exemple, il y aura de nombreux films documentaires et de fiction en compétition, avec remise de trophées aux lauréats, ou encore des projections en DCP... En prévision de ces journées dédiées au film engagé, le commissariat du Fica 2012 a organisé, le mardi 4 décembre, une conférence de presse à l'Office Riad El-Feth. Zehira Yahi, commissaire du festival, et Ahmed Bédjaoui, le président d'honneur, ont souligné que la programmation, «plus large et plus diversifiée» que celle de 2011, comprend la participation de quatorze pays des continents africain, européen, américain et asiatique (Palestine). Pour cette édition 2012, l'invité d'honneur est la Palestine (Michel Khleïfi et le réseau Shashat), sans oublier le Sahara occidental également à l'honneur, tout comme l'Algérie qui célèbre le cinquantenaire de son indépendance. L'entrée étant gratuite, le public est invité à venir nombreux pour découvrir des films de qualité et récents pour la plupart, parfois projetés en présence du réalisateur. Deux salles sont prévues à cet effet : la cinémathèque d'Alger où seront projetés les films documentaires, et la salle Ibn Zeydoun de l'Oref qui abritera la projection des films de fiction. En tout, treize films sont programmés à la cinémathèque, dont Thala rébellion éternelle (de Adel Bakr, Tunisie 2012), Will the real terrorists please stand up (de Saul Landau, Cuba-USA 2010), L'Algérie nouvelle, on y croyait (de Chloé Hunziguer, France 2011), Armadillo (de Metz Pederson, Danemark 2010), etc. Les treize documentaires seront en compétition pour l'obtention du Grand Prix et du Prix spécial du jury. Ces deux mêmes trophées récompenseront les lauréats des dix films de fiction en compétition qui seront projetés à la salle Ibn Zeydoun. Parmi ces fictions qui raviront les cinéphiles, on peut citer Zindeeq(de Michel Khleïfi, Palestine 2012), Aujourd'hui (d'Alain Gomis, Sénégal-France 2012), Yema(de Djamila Sahraoui, Algérie 2012), Wilaya (de Pedro Rosado, Espagne 2012), Rengaine (de Rachid Djaïdani, France 2012), etc. A cela, on peut ajouter les deux grands films de fiction, hors compétition, signés Michel Khleïfi ( Le conte des 3 diamants, Palestine 1996) et Costa Gavras ( Le capital, France 2012). Deux tables rondes sont également programmées au cercle Frantz-Fanon de l'Oref. La première, intitulée «Quelles frontières thématiques pour un cinéma engagé ?», sera animée par Ahmed Bédjaoui. La deuxième a pour thème «Les jeunes cinéastes et leur vision de la guerre de Libération», avec comme animateur Salim Aggar. Cette année, le festival rend un hommage appuyé au réseau Shashat des cinéastes palestiniennes, à Madeleine Riffaud et à Costa Gavras. Des courts métrages du réseau Shashat seront projetés le 10 décembre à 17h (salle Ibn Zeydoun) pour faire découvrir au public algérien une expérience unique au monde. De même que l'hommage à Madeleine Riffaud verra la projection de Les 3 guerres de Madeleine Riffaud (de Philippe Rostan, France 2010) le 11 décembre à 18h (cinémathèque). Cette grande dame (âgée de 84 ans) est à découvrir absolument dans ce documentaire, Madeleine Riffaud ayant été de tous les combats, notamment pour la cause de l'Algérie en guerre pour son indépendance. Enfin, Costa Gavras sera, lui, présent à la clôture du festival et il lui sera rendu hommage lors de la projection de son dix-neuvième long métrage et dernier film Le Capital (le 13 décembre à 19h, salle Ibn Zeydoun). L'auteur de Z (1969), un ami sincère de l'Algérie, pourra ainsi être mieux connu des jeunes cinéphiles. A noter que, pour la première fois en Algérie, les films programmés à la salle Ibn Zeydoun seront projetés en DCP. Et cela dans la perspective du numérique, l'équipement des salles avec les dernières technologies étant appelé à remplacer progressivement le 35 mm. L'ouverture officielle de la 2e édition du Fica aura lieu ce jeudi 6 décembre à 18h, à la salle Ibn Zeydoun, suivie de la projection de Zindeeq à 19h et d'un débat avec le réalisateur Michel Khleïfi. Tout un symbole pour ce festival du film engagé qui, promettent les organisateurs, aura enfin son logo dès la prochaine édition.