Rendez-vous - L'engagement se fait de diverses manières. L'une d'elles est l'art et notamment le cinéma. C'est ainsi que l'engagement est porté sur grand écran tout au long de la 2e édition du Festival international du cinéma d'Alger. Pour cette édition, le festival se veut grand et surtout ambitieux. Prévu du 6 au 13 décembre prochains, il abritera cette fois deux compétitions pour les genres documentaire et fiction. «Cette année, il n'y aura pas de mention pour les prix», a déclaré Zehira Yahi, commissaire du Festival international du cinéma d'Alger, lors d'un point de presse tenu hier au cercle Frantz-Fanon (Office Ryad El-Feth). «Cette année, nous remettrons des trophées, à raison de deux par catégorie», a-t-elle poursuivi, et de préciser : «Deux prix pour chaque catégorie, un grand prix et un prix spécial jury.» Pour ce qui est du jury, la conférencière a annoncé : «Il y aura deux jurys, un pour le documentaire qui sera présidé par Kamel Dehane, avec comme membres, Boualem Aïssaoui, Nadia Cherrabi, Mina Kessar et Abdenour Zahzah. Pour celui des films de fiction, qui sera présidé par Djamel Eddine Merdaci, il comprendra les membres, Zoubida Mamria, Abderrezak Hellal, Areslan Lorari et l'expert et critique de cinéma italien, Mario Crénèleni.» Eclaté sur deux espaces de projection, à savoir la salle Ibn Zeydoun (Office Ryad El-Feth) pour les longs métrages de fiction et la Cinémathèque d'Alger, pour les documentaires. La présente édition, dédiée au film engagé, comprendra plus d'une vingtaine d'œuvres cinématographiques. Outre les projections, le programme prévoit également deux tables rondes. La première aura pour thème : «Quelles frontières thématiques pour le cinéma engagé ?». Elle sera animée par Ahmed Bedjaoui. La seconde rencontre abordera le thème : «Les jeunes cinéastes et leur vision de la guerre de libération». Elle sera animée par Salim Aggar. Des projections, des débats, le programme prévoit aussi trois hommages rendus à des cinéastes engagés et ayant marqué leur époque. C'est alors que le festival rendra un hommage à Costa Gavras dont le dernier film Le capital sera projeté à la clôture de l'événement. Le festival honorera aussi la Française, Madeleine Riffaud, poétesse, journaliste et correspondante de guerre. Elle a été la plus jeune résistante durant la Seconde Guerre mondiale, devenue correspondante de guerre en Algérie où elle a été victime d'un attentat de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), un groupuscule terroriste opposé à l'indépendance de l'Algérie. Elle est aussi connue pour son engagement auprès des combattants vietnamiens. Un autre hommage sera aussi rendu au réseau «Shashat» des cinéastes palestiniennes, qui organise jusqu'au 15 décembre prochain, à Ramallah et en divers endroits de Cisjordanie et de Gaza, le plus long festival du film féminin du monde arabe. A ce propos, le cinéma palestinien sera à l'honneur lors de cette 2e édition du Festival international de cinéma d'Alger. Il sera en compétition avec le long métrage de fiction Zindeeq (2012) du réalisateur, Michel Khleïfi, qui présentera, également, hors compétition, Le conte des 3 diamants. «Nous devons prendre acte de l'existence de ces personnes et saluer leur combat quotidien. Il nous a semblé que c'est un devoir de rendre hommage à ces personnes», a souligné Zehira Yahi. Ainsi, à travers ces hommages, le festival salue des personnalités émérites par la qualité exceptionnelle de leur travail. - Notons par ailleurs l'organisation de rencontres avec les cinéastes en marge des projections. Les débats auront lieu au cercle Frantz-Fanon (Office Ryad El-Feth). A cela s'ajoute une exposition regroupant les affiches de cinéma retraçant les 50 ans de cinéma algérien. Cette exposition s'invitera au hall de la salle Ibn Zeydoun. A une question relative à la thématique d'engagement, Zehira Yahi a répondu : «Le festival n'a pas tenu de thématique d'engagement. Il s'agit de tout type d'engagement : politique, économique, humanitaire, social, de destin individuel... C'est vraiment très divers et c'est le principe du festival. Nous avons accepté des films qui ont deux à trois ans, mais l'an prochain on essayera d'avoir des films plus récents. On a vu de beaux produits et nous avons jugé qu'il ne fallait pas les éliminer parce qu'ils avaient trois ans d'existence. On sait que ces films n'ont pas de vie commerciale et plus nous les montrerons, mieux cela vaudra. Nous sommes très ouverts sur les thématiques des films.» Notons que le cinquantenaire de l'indépendance a marqué le choix des films sélectionnés pour le Festival international du cinéma d'Alger. Les films choisis portent sur la Guerre de libération, sur des témoignages, ou même sur des gens qui ont vécu la guerre, comme Madeleine Riffaut, Stéphane Hessel et bien d'autres encore.