« L'Union africaine est partenaire de l'organisation des Nations unies dans le règlement de la question sahraouie », déclare-t-il. « C'est elle, dit-il, qui a été, en 1983, à l'origine de la demande de la tenue d'un référendum. Et l'appel qu'elle a lancé la semaine dernière depuis Addis-Abeba au Conseil de sécurité, même s'il est un événement historique important, n'est qu'un rappel à l'ordre ». Et d'ajouter : « nous saisissons l'occasion pour appeler tous les décideurs du Conseil de sécurité à prendre toutes les mesures nécessaires pour aller, le plus rapidement possible, vers un référendum d'autodétermination ». Ould Salek avance plusieurs raisons à son appel. Outre les 40 ans presque d'occupation de son pays et les engagements pris par l'ONU en 1991 pour l'organisation d'un référendum, il cite le statu quo actuel qui « ne peut durer longtemps ». Outre ces trois « arguments » il y a, dit-il, « en sus du terrorisme et du trafic de drogue dans la région, le conflit malien dont les conséquences sur les pays du Sahel pourraient être incommensurables ». En un mot, la communauté internationale doit bouger, selon le ministre sahraoui. Principalement les Etats-Unis et la France. Pour les USA, « ils doivent exercer des pressions sur Rabat », dit-il. Quant à la France, qui a une « responsabilité éminente » dans la réussite de la mission de Ross, il lui demande « d'être conséquente avec elle-même ». « Elle ne peut intervenir au Mali pour préserver l'intégrité territoriale de ce pays et soutenir le Maroc dans son occupation de notre pays depuis 1975. Elle ne doit pas oublier que c'est elle qui a défini avec l'Espagne les frontières du Maroc et du Sahara Occidental il y a un peu plus d'un siècle », dira-t-il. A un mois de la reprise des pourparlers avec le Maroc sous les auspices de l'ONU, Ould Salek est revenu longuement sur le procès des 24 Sahraouis de Gdeïm Izik qui doivent être libérés, dit-il, tout comme tous les prisonniers sahraouis qui croupissent dans les geôles du royaume, et la mission de la Minurso qui doit être élargie. Grosse satisfaction du diplomate sahraoui : le réveil de la société civile en Occident. Le parlement européen a voté, en septembre dernier, pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental, le parlement suédois pour la reconnaissance de la RASD, dit-il, avant de saluer tous les comités pro-sahraouis qui activent à Paris, Londres, Washington, Rome, Berlin etc. La fin du dernier conflit en Afrique a-t-elle commencé ? « Oui », répond le ministre sahraoui, demandant à l'Union européenne d'arrêter le pillage des ressources sahraouies et d'appeler à la tenue « rapide » d'un référendum d'autodétermination pour permettre à son peuple de décider librement de son avenir.