En revenant au plan de règlement de l'ONU-OUA, le Conseil de sécurité a évacué toutes les autres options. Après des années perdues et des jours de débats et de consultations au Conseil de sécurité de l'ONU, la question sahraouie est revenue sur la bonne voie.Tel a été en substance le thème principal abordé par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, M.Mohamed Ould Salek, lors de sa conférence de presse tenue hier au siège de l'ambassade sahraouie à Alger. D'emblée, le chef de la diplomatie sahraouie a tenu à «exprimer la satisfaction du peuple sahraoui après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 1429 qui a réaffirmé l'attachement du Conseil au plan de paix ONU-OUA sur le Sahara occidental et au droit à l'autodétermination, conformément à la nature même de la question sahraouie comme étant un problème de décolonisation». Il faut rappeler à ce propos que le Conseil de sécurité des Nations unies avait adopté, au milieu de la semaine dernière ce document qui affirme sans équivoque le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et la validité du plan de règlement de l'ONU-OUA devenue aujourd'hui Union africaine (UA). Il avait aussi décidé de renouveler pour six mois le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). Autrement dit, maintenant, les trois autres options - le fameux projet dit «d'accord cadre» connu aussi sous le nom de «troisième voie» ou projet «d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine», de la partition du territoire sahraoui et enfin du retrait pur et simple de la Minurso - sont évacuées, car, selon M.Ould Salek, elles sont «en contradiction avec les principes et objectifs de la Charte de l'ONU et la politique de l'organisation mondiale en matière de décolonisation». Alors quelles sont les futures perspectives pour que la cause sahraouie trouve une issue juste et acceptable par les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, à travers une authentique décolonisation du territoire? Le chef de la diplomatie sahraouie, qui s'est déclaré «confiant» à l'issue de cette résolution 1429, a indiqué que la RASD est disposée à «coopérer pleinement avec le secrétaire général de l'ONU et son envoyé spécial pour l'application rapide et ferme de la résolution afin de parachever le processus de décolonisation au Sahara occidental sur la base de la concrétisation du droit à l'autodétermination». D'ailleurs dans ce cadre, le ministre sahraoui a remercié en des termes très chaleureux les membres du Conseil de sécurité pour «leur attachement à la légalité et à la justice». Expliquant les atermoiements, les manoeuvres et la politique du fait accompli poursuivis par le Maroc et plus exactement par le palais royal durant tout ce quart de siècle de conflit sahraoui, le ministre a considéré la question sahraouie comme un «anesthésiant dans la crise structurelle au Maroc à travers ses constantes inventions de l'ennemi extérieur face à l'unité du pays soi-disant menacée». Enfin M.Ould Salek a exprimé «la reconnaissance et la gratitude» du peuple sahraoui pour le soutien ferme de l'Algérie à sa cause et a estimé qu'«Alger n'a aucun différend avec le Maroc, mais défend une position permanente, qui était toujours la sienne, celle d'être aux côtés de toutes les causes de libération à travers le monde». En somme, à la faveur de cette conférence de presse, M.Ould Salek a éclairé les présents et à travers eux l'opinion sur les derniers développements qu'a connus la question sahraouie objet, depuis quelques temps, d'une campagne médiatique marocaine autant confuse qu'inappropriée.