Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, M. Mohamed Salem Ould Salek, a exprimé dimanche à Alger sa satisfaction à l'égard de la décision du dernier sommet de l'Union africaine (UA) de charger la Commission africaine de prendre toutes les mesures pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, réitérant la disposition de la partie sahraouie à contribuer à la réalisation de cette démarche. La décision du sommet africain tenu récemment à Addis Abeba est un "événement historique important", a indiqué M. Mohamed Salem Ould Salek lors d'une conférence de presse à l'ambassade de son pays à Alger, rappelant que celle-ci a permis d'attirer l'attention sur les engagements des Nations unies et de l'UA concernant l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. "Après de longues années de négociation, il est désormais clair que la tergiversation et l'intransigeance du Maroc sont à l'origine de l'échec des tentatives et initiatives des Nations unies visant à trouver une solution au conflit du Sahara occidental", a-t-il souligné, estimant que l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination était "l'unique option envisagée par l'Afrique et le monde". Il a, à cette occasion, lancé un appel pressant à l'ONU et au Conseil de sécurité pour prendre toutes les mesures afin d'amener le Maroc à aller vers l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental considéré comme "la seule voie pour une solution juste et durable à la question du Sahara Occidental". D'autre part, le ministre sahraoui des Affaires étrangères a condamné la présentation par le Maroc de 24 militants sahraouis des droits de l'Homme devant un tribunal militaire, affirmant que ce procès était "une preuve irréfutable que le Maroc est un Etat occupant qui n'a pas de légitimité" au Sahara occidental. Il a appelé, à ce propos, la communauté internationale à exercer des pressions pour la libération des détenus sahraouis à leur tête les militants de Gdeim Izik et la cessation des violations flagrantes des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il a rappelé que la demande au Conseil de sécurité d'élargir les prérogatives de la MINURSO à l'observation des droits de l'homme faisait l'objet d'une opposition de la France. Par ailleurs, M. Mohamed Salem Ould Salek a déploré le fait que la France "qui intervient militairement au Mali sous couvert de la défense de l'intégrité territoriale de ce pays agisse à l'opposé pour ce qui est du Sahara occidental à travers son soutien au Maroc qui refuse de respecter les frontières héritées de la colonisation". Il a ajouté, dans ce sens, que la position du gouvernement français à l'égard de la question sahraouie restait inchangée après l'accession de François Hollande à la présidence, rappelant que la partie sahraouie demande à la France d'assumer un rôle positif pour mettre fin à l'occupation marocaine au Sahara occidental. Au sujet de la position de l'Administration américaine sur le conflit, le représentant du gouvernement sahraoui a déclaré: "Nous n'avons, à ce jour, constaté aucune action tangible pour imposer la légalité internationale au Maroc". Il a appelé les Etats-Unis à faire usage de leurs relations avec le Maroc pour l'amener à respecter les frontières des pays voisins et à cesser les violations des droits de l'Homme au Sahara occidental. Il a ajouté que l'occupation marocaine du Sahara occidental et les grandes quantités de stupéfiants propagées par le Maroc constituaient tous des facteurs d'instabilité pour la région. Concernant la situation au Mali, il a souligné le soutien de son pays aux efforts de ce pays pour la préservation de son intégrité territoriale mettant en garde contre les retombées néfastes de la guerre au Mali sur l'ensemble de la région. Au sujet de la lutte antiterroriste, le ministre sahraoui a affirmé que les services de sécurité sahraouis œuvraient en coordination avec les pays voisins pour venir à bout de ce phénomène, rappelant que les Sahraouis, notamment dans les camps des réfugiés, sont prêts à faire face au terrorisme. En réponse à une question sur la mission de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara Occidental, M. Christopher Ross, le ministre sahraoui a tenu à relever que M. Ross "ne possède que les pouvoirs que le Conseil de sécurité veut bien lui donner". Le problème "réside dans le Conseil de sécurité qui n'a pas contraint l'une de parties au conflit, le Maroc, à se conformer à ce qui a été conclu sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental juste et régulier", a-t-il conclu.