Sans ambages, M. Mustapha Benbada a accusé les dirigeants des CCI d'être des partisans de moindre effort. « Non seulement, ils manquent d'esprit d'initiative, mais ils n'appliquent même pas les instructions », a affirmé le ministre. Lors de la réunion organisée au niveau de la Safex, le premier responsable du secteur n'a pas caché son mécontentement quant à la mauvaise gestion des CCI. « Les résultats obtenus sont loin d'être à la hauteur de nos aspirations ainsi qu'aux missions assignées aux CCI qui visent, essentiellement, le développement local », a ajouté le ministre. Et, pourtant, contrairement aux années précédentes, un budget plus important leur a été attribué pour l'exercice 2012 sous forme de suggestions de service public d'un montant global de 506 millions de dinars, soit une moyenne dépassant les 10,5 millions de dinars pour chaque Chambre. Autre grief porté par M. Benbada : l'absence de coordination entre les élus et l'administration. Un bémol, toutefois : si les CCI n'ont pas joué pleinement leur rôle, la responsabilité incombe aussi aux opérateurs économiques, note le ministre. Les adhésions de ces derniers aux CCI ne dépassent pas les 3% à l'échelle nationale. D'où la décision de revoir le statut des Chambres de manière à rendre l'adhésion des entreprises « un passage obligatoire, mais pas contraignant ». Les arguments des CCI Du côté des responsables des CCI, la défaillance au niveau de leurs structures est quelque part justifiée par le manque de capacités financières. C'est ce qu'a indiqué la responsable de la Chambre de Béchar, Mme Djamila Hakimi. « Les budgets ne nous permettent même pas d'engager des recrutements ou d'envisager des actions d'envergure », a-t-elle observé. Son homologue de la wilaya d'El Taref souligne que la principale préoccupation des opérateurs économiques réside dans le foncier. « Comme notre région a une vocation agricole et touristique, les opérateurs ont du mal à trouver des assiettes », a souligné M. Liès Harouni. Le ministre ne s'est pas limité aux critiques. Dans sa présentation, il a donné quatre orientations, soulignant que, désormais, les Chambres seront soumises à un plan d'action type qui sera adapté, selon les capacités financières de chacune d'entre elles ainsi que la spécificité de chaque région. Ce plan d'action s'articule autour de quatre axes : le soutien et l'accompagnement des entreprises économiques, l'animation et le développement de l'économie sur le plan local, la suggestion du service public et la gestion interne des Chambres.