Le ministre italien des Affaires étrangères, M. Franco Frattini, arrive ce matin à Alger pour une visite officielle de deux jours à l'invitation de M. Mourad Medelci. Depuis 2003, les deux pays ont signé un traité d'amitié et de bon voisinage qui constitue le cadre général ou évoluent désormais des relations que n'altère aucune crise. L'afflux de harraga en partance de ports algériens vers la Sardaigne constitue tout au plus un sujet de préoccupation. Il faut noter que son ampleur n'est plus la même et la coopération sur cette question est tout autant exemplaire. Rome est en premier lieu l'un des plus grands clients de l'Algérie notamment de son gaz. Avec l'achèvement du Galsi, les quantités de gaz qu'importera l'Italie à partir de l'Algérie atteindront 40 milliards de m3/an sur une demande totale locale de 90 milliards de m3/an. Ce qui placera l'Algérie comme premier fournisseur de gaz de l'Italie. Plus de 98 % des exportations algériennes sont des hydrocarbures. L'Italie constitue aussi une source d'inspiration pour les pouvoirs publics algériens désireux de mailler l'économie nationale par un réseau de PME/PMI, label italien par excellence. Beaucoup de biens d'équipement pour les unités de production notamment en matière d'industrie agroalimentaire proviennent d'Italie. Plus d'une centaine d'entreprises italiennes activent en Algérie. Elles ont surtout raflé des marchés pour la construction de barrages et de tronçons de voie ferrée et du tramway de Constantine L'Algérie fait appel également aux entreprises italiennes qui ont une expérience en matière de restauration des monuments. Contrairement aux relations avec l'autre important voisin du nord, la France, les liens avec l'Italie ne sont pas lestés d'un lourd contentieux historique qui soumet ceux-ci à des soubresauts réguliers. Du côté algérien, on n'hésite pas à évoquer «un développement exceptionnel dans les domaines de la coopération». Le dialogue politique est continu et régulier avec Rome et l'expression la plus aboutie fut la tenue en 2007 d'un sommet en Sardaigne. La prochaine rencontre Bouteflika-Berlusconi est prévue pour la fin de l'année et cette visite constituera une étape dans sa préparation La qualité exceptionnelle de ce dialogue politique avec cet important membre de l'Union européenne s'explique. C'est un partenaire qui a toujours privilégié une approche souple et plus ouverte sur le dialogue de civilisation. L'Italie, moins marquée par le passé colonial, plaide pour bâtir des passerelles avec le monde arabe et musulman. Elle avait ainsi présenté des excuses officielles et des dédommagements à la Libye pour son occupation au siècle dernier.