« Nous sommes et restons avec tous ceux et celles qui s'opposent et résistent au sionisme et à ses suppôts », a déclaré, hier, dans un point de presse à Alger, Hussein Amir Abd Ellahiane, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, chargé des Affaires arabes et africaines, avant de lâcher quatre « scoops ». Le premier : « Notre vrai et seul problème avec l'Occident n'est pas dans ce qu'on appelle le dossier nucléaire iranien. Il est, dit-il, dans notre refus de lever la main sur la question palestinienne et la résistance ». Le second : « La plupart de ceux qui luttent, actuellement, sous le label Al-Qaïda, en Syrie, en Irak et ailleurs, ont été entraînés par les Américains en Afghanistan ». Le troisième : « Le problème du Sahara occidental connaîtra bientôt une solution dans le cadre des résolutions des Nations unies ». Le quatrième et dernier : « Il est fort probable qu'Israël, à défaut de s'attaquer à l'Iran, s'en prendra, dans les tout prochains jours, à la Syrie ». « La Syrie, qui a dépassé sa crise sécuritaire, a les moyens qu'il faut pour riposter, au grand dam de ceux qui injectent des quantités d'armes dans la région, à faire vaciller la plupart des régimes », dit-il. Pas de risque de frappe sur les installations nucléaires ? « Zéro risque. Si les Israéliens pouvaient, ils l'auraient fait depuis belle lurette », répond-il avant de tourner en dérision l'approche occidentale du nucléaire iranien. « Elle est erronée et pas logique. Non, seulement, les Occidentaux affirment que nous allons fabriquer des armes atomiques, mais ils nous pressent de renoncer à leurs... suppositions » ! Pas de printemps arabe en Iran ? « Ceux qui l'attendent en Iran et en Algérie, peuvent patienter encore. Nous avons vécu le nôtre en 1979. Quant aux Algériens, ils l'ont eu en 1962, c'est-à-dire avant tout le monde », répond-il avec un sourire, avant de s'en prendre aux ingérences étrangères dans les affaires intérieures de certains pays, à la violence et au terrorisme. « Je dénonce fermement l'ingérence de certains pays du Golfe au Bahreïn. C'est une erreur stratégique. Je dénonce aussi l'armement des groupes de l'opposition syrienne ». « Dans les deux pays, la solution passe par le dialogue. Il en est de même au Sahel où l'Iran fait sienne la position sage de l'Algérie », explique-t-il, avant de s'en prendre à ceux qui « ont opté pour le silence dans le conflit israélo-palestinien ». « NOS RELATIONS SONT EXCELLENTES » « Notre relation avec l'Algérie est stratégique. Sa stabilité et sa sécurité signifient notre stabilité et notre sécurité. Ce n'est pas un secret si je dis que ses positions sages et constructives sur toutes les grandes questions dans la région, comme la crise syrienne, la question palestinienne ou le dossier nucléaire, sont importantes pour nous » et que « l'Iran ne met aucune limite à ses relations avec l'Algérie », dit-il avant de souligner, avec un sourire. « J'ai oublié une chose, entre nos deux pays, il y a un vrai problème, nos relations économiques ne sont pas à la hauteur de nos excellentes relations politiques. » Lors des questions-réponses, le diplomate iranien est revenu sur la volonté des chefs d'Etat des deux pays : aller aussi loin que possible et sans limite dans notre coopération et ce, dans tous les domaines. Il est revenu aussi sur les « positions sages et constructives ». Mardi, à l'issue des entretiens qu'il a eus avec Mourad Medelci, le vice-ministre iranien a réaffirmé le soutien de son pays à l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme. Hier, il a laissé entendre que les discussions pour l'ouverture de la ligne Alger-Téhéran sont au stade technique. « C'est la priorité des priorités de notre ambassadeur », dit-il.