« Il n'y a pas de preuve qui démontre que l'enfant marocain a été violé. Il n'y avait même pas de témoin », argumente Me Ksentini tout en indiquant qu'il ne faut pas politiser cette affaire pour ne pas faire souffrir davantage l'enfant. D'autant qu'il espère que la justice marocaine se ressaisisse lors du second procès suite à l'appel introduit par l'avocat du jeune Islam. Pour Me Ksentini, tous les moyens juridiquement légaux vont être utilisés par sa Commission si la justice marocaine maintient la condamnation. Les faits de cette affaire remontent au 13 février lors d'un stage de voile inter-maghrébin à Agadir, dans le sud du Maroc, quand l'un des participants marocains, Ryad, appelle son père à la rescousse. Au téléphone, le garçon de 12 ans lui confie avoir été agressé sexuellement - évoquant des attouchements, pas de viol - par deux camarades algériens, deux jours plus tôt, dans une chambre de l'hôtel Marhaba, à quelques pas de la plage d'Agadir. Le père alerte alors immédiatement la police locale, qui se rend sur place. Islam Khoualid, champion d'Afrique d'optimist, et un de ses compatriotes de 12 ans sont interpellés. Les deux mineurs algériens sont ensuite emmenés au commissariat pour être entendus toute la journée. Le cadet sera relâché sans être poursuivi. Islam, lui, est officiellement inculpé pour « agression sexuelle » et passera devant le tribunal des mineurs de la ville. En attendant la tenue du procès en appel prévu dans un mois, Islam devra encore souffrir en silence au centre de détention pour mineurs d'Agadir.