Une opération d'identification de plusieurs entreprises publiques de taille moyenne, éligibles à une introduction en bourse, a été lancée, a annoncé, jeudi à Alger, le ministre des Finances, Karim Djoudi. « Nous avons saisi certains départements ministériels consécutivement à une instruction du Premier ministre en vue d'une identification des entreprises publiques, de taille moyenne, éligibles à une introduction en bourse », a-t-il déclaré en marge d'un séminaire sur les avantages de l'introduction en bourse, organisé par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob). « Une fois identifiées, ces entreprises seront présentées en Conseil de participation de l'Etat (CPE) qui décidera de leur introduction en bourse ou pas », a-t-il souligné. En 2012, des amendements ont été introduits sur le règlement général de la Bourse d'Alger dans le but de réorganiser le marché boursier national par la création de trois blocs dont un marché principal réservé aux grandes entreprises, un marché dédié aux PME et un troisième marché destiné à la négociation des obligations assimilables du Trésor (OAT). Les conditions d'admission des PME au marché boursier « significativement » assouplies « La fiscalité algérienne pour les entreprises désireuses de s'introduire en bourse est extrêmement avantageuse », a-t-il affirmé, soulignant que « tout un schéma fiscal a été mis en place ». L'encouragement des sociétés à s'introduire en bourse s'est s'illustré, a-t-il poursuivi, par le déploiement d'avantages fiscaux accordés aux émetteurs tels qu'une défiscalisation sur 5 ans en ce qui concerne toutes les transactions sur titres, sur la plus value et en ce qui concerne l'opération elle-même d'introduction en bourse. Pour doter l'économie nationale d'un marché de capitaux efficient, le ministre a souligné la nécessité d'inciter les sociétés à recourir au marché financier. « L'architecture institutionnelle existe déjà, le problème de fond c'est qu'il faut avoir des acteurs sur ce marché. Il faut que des entreprises acceptent d'offrir une partie de leur capital sur ce marché », a-t-il fait remarquer. La disponibilité financière et le statut des sociétés n'encouragent pas la Bourse « Aujourd'hui, les entreprises publiques disposent des ressources financières nécessaires. Ainsi, elles n'ont pas de contraintes qui les obligeront à rechercher une alternative de financement », a-t-il relevé, exhortant celles-ci à « commencer à financer une partie de leur programme en faisant appel au marché financier ». Il a insisté sur l'importance pour les entreprises algériennes qui s'engagent dans ce processus de respecter les règles de transparence et de bonne gouvernance. L'autre obstacle entravant l'accès au marché financier pour les entreprises algériennes, relevé par le ministre, a trait au statut économique de ces dernières. « Les sociétés qui veulent prétendre à une cotation en bourse doivent avoir le statut de SPApour pouvoir vendre des actions. Or, en Algérie la plupart des sociétés privées sont des Sarl », a-t-il regretté. Le ministre a invité les entreprises à assurer leur survie et leur pérennité par la voie de la transmission des titres, en acceptant d'abord, de « partir d'une relation traditionnelle banque-entreprises vers une relation marché financier-entreprises ». L'objectif de la rencontre est de « remonter aux pouvoirs publics les contraintes auxquelles font face les entreprises pour s'introduire en bourse et pouvoir les prendre en charge dans le cadre d'une loi de finances complémentaire », a-t-il indiqué.