Par Youcef Salami Plusieurs entreprises publiques, de taille moyenne, éligibles à une introduction en Bourse, seront identifiées. Une opération qui a déjà été lancée, selon une déclaration faite, jeudi 25 avril, par le ministre des Finances, Karim Djoudi, cité par l'APS, qui en explique la démarche : les ministères saisis sont en train de remettre au département des Finances les listes des entreprises publiques pouvant réunir les conditions requises pour l'ouverture d'une partie de leur capital. Et une fois identifiées, ces entreprises seront présentées en Conseil des participations de l'Etat (CPE), qui décidera de leur introduction en Bourse ou pas. Le marché boursier a été relativement adapté à l'évolution de l'économie. En 2012, des amendements ont été apportés au règlement général de la Bourse d'Alger. Objectif, réorganiser le marché boursier national par la création de trois blocs, dont un marché principal réservé aux grandes entreprises, un marché dédié aux PME et un troisième marché destiné à la négociation des Obligations assimilables du Trésor (OAT), un schéma qui existe dans d'autres pays. Ce faisant, le marché boursier a été assoupli, rendu attractif. La fiscalité pour les entreprises désireuses de s'introduire en Bourse est extrêmement avantageuse. L'idée est d'encourager des sociétés à s'introduire en Bourse par le déploiement d'avantages fiscaux accordés aux émetteurs tels qu'une défiscalisation sur cinq ans sur toutes les transactions sur titres, la plus value et en ce qui concerne l'opération elle même d'introduction en Bourse. Est-ce suffisant ? Pour mettre en place un marché de capitaux efficient, il y a nécessité d'inciter les sociétés à recourir au marché financier. Ce sont elles qui doivent constituer le socle du marché. De même, il y a nécessité de promouvoir le marché financier auprès des agents économiques, de faire une campagne de vulgarisation de la culture et des pratiques boursières. Aujourd'hui, l'architecture institutionnelle existe, le problème de fond c'est qu'il faut avoir des acteurs sur ce marché, des entreprises. Il faut que des entreprises acceptent de mettre une partie de leur capital sur ce marché. La disponibilité financière et le statut des sociétés n'encouragent cependant pas la Bourse. Aujourd'hui, les entreprises publiques disposent des ressources financières nécessaires, qu'elles soient octroyées par l'Etat dans le cadre de l'opération d'assainissement ou par les banques sous forme de crédits. Ainsi, elles n'ont pas de contraintes qui les obligeront à rechercher une alternative de financement. Il faut les exhorter à commencer à financer une partie de leur programme en faisant appel au marché financier. Karim Djoudi a insisté sur l'importance pour les entreprises qui s'engagent dans ce processus de respecter les règles de transparence et de bonne gouvernance. Et le statut économique de ces dernières ? Pour le ministre, les sociétés qui veulent prétendre à une cotation en Bourse doivent avoir le statut de SPA pour pouvoir vendre des actions. Or, en Algérie la plupart des sociétés privées sont des Sarl. Le ministre a invité les entreprises à assurer leur survie et leur pérennité par la voie de la transmission des titres, en acceptant d'abord de «partir d'une relation traditionnelle banques-entreprises vers une relation marché financier-entreprises». Y. S.