Une opération d'identification de plusieurs entreprises publiques de taille moyenne éligibles à une introduction en Bourse a été lancée, a annoncé jeudi à Alger le ministre des Finances, Karim Djoudi. "Nous avons saisi certains départements ministériels consécutivement à une instruction du Premier ministre en vue d'une identification des entreprises publiques, de taille moyenne, éligibles à une introduction en Bourse", a-t-il déclaré en marge d'un séminaire sur les avantages de l'introduction en bourse organisé par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). L'objet de ce genre de rencontre, dira M. Djoudi, c'est de pouvoir expliquer aux opérateurs l'intérêt qu'ils ont à se présenter sur le marché financier ce qu'ils vont en tirer comme avantage et les conditions dans lesquelles ils vont s'introduire dans le marché. " C'est de ce genre de rencontres, de nous remonter aux pouvoirs publics exposer les contraintes pour pouvoir les prendre en charge, éventuellement dans le cadre d'une loi de finances complémentaire ", dira encore, M Djoudi. Toutes les conditions semblent réunies pour développer le marché marche boursier avec des conditions associées à des mesures incitatives, ce fait dire au ministre des Finances : " Aujourd'hui, nous avons un marché qui est à une très forte croissance économique. Une croissance en dehors des hydrocarbures qui est en moyenne de 6 %/an. Une autre croissance qui est tirée par la demande privée et publique, une forte épargne privée, une liquidité abondante prête à s'investir en titre, des besoins qui sont à la recherche de sources de financement et donc, toutes les conditions pour pouvoir permettre la promotion et le développement du marché financier sont enfin réussies", affirme le ministre des Finances. Selon M. Djoudi, les ministères saisis sont en train de remettre à son département les listes des entreprises publiques pouvant réunir les conditions requises pour l'ouverture d'une partie de leur capital. "Les ministères concernés sont en train de nous remettre les listes des entreprises pour voir si elles remplissent les conditions. Une fois identifiées, ces entreprises seront présentées en Conseil de participation de l'Etat (CPE) qui décidera de leur introduction en Bourse ou pas", a-t-il souligné. En 2012, des amendements ont été introduits sur le règlement général de la Bourse d'Alger dans le but de réorganiser le marché boursier national par la création de trois blocs dont un marché principal réservé aux grandes entreprises, un marché dédié aux PME et un troisième marché destiné à la négociation des obligations assimilables du Trésor (OAT). Les conditions d'admission des PME au marché boursier ont été ainsi "significativement" assouplies. "La fiscalité algérienne pour les entreprises désireuses de s'introduire en Bourse est extrêmement avantageuse", a-t-il affirmé, soulignant que "tout un schéma fiscal a été mis en place". L'encouragement des sociétés à s'introduire en Bourse s'est illustré, a-t-il poursuivi, par le déploiement d'avantages fiscaux accordés aux émetteurs tels qu'une défiscalisation sur 5 ans en ce qui concerne toutes les transactions sur titres, sur la plus-value et en ce qui concerne l'opération elle-même d'introduction en bourse. Pour doter l'économie nationale d'un marché de capitaux efficient permettant d'assurer une alternative de financement saine et de garantir une mobilisation et une affectation optimale de l'épargne nationale, le ministre a souligné la nécessité d'inciter les sociétés à recourir au marché financier. "L'architecture institutionnelle existe déjà, le problème de fond c'est qu'il faut avoir des acteurs sur ce marché. Il faut que des entreprises acceptent d'offrir une partie de leur capital à ce marché", a-t-il fait remarquer, mettant l'accent sur l'importance de la promotion du marché financier auprès des agents économiques et la vulgarisation de la culture et des pratiques boursières chez les citoyens. La disponibilité financière et le statut des sociétés n'encouragent pas la Bourse "Aujourd'hui, les entreprises publiques disposent des ressources financières nécessaires, qu'elles soient octroyées par l'Etat dans le cadre de l'opération d'assainissement ou par les banques sous forme de crédits. Ainsi, elles n'ont pas de contraintes qui les obligeront à rechercher une alternative de financement", a-t-il relevé, exhortant celles-ci à "commencer à financer une partie de leur programme en faisant appel au marché financier". Il a insisté sur l'importance pour les entreprises algériennes qui s'engagent dans ce processus de respecter les règles de transparence et de bonne gouvernance. L'autre obstacle entravant l'accès au marché financier pour les entreprises algériennes relevé par le ministre a trait au statut économique de ces dernières. "Les sociétés qui veulent prétendre à une cotation en Bourse doivent avoir le statut de SPA pour pouvoir vendre des actions. Or, en Algérie la plupart des sociétés privées sont des SARL", a-t-il regretté. Interrogé sur le dossier de la cession de Djezzy à l'Etat algérien, M. Djoudi a affirmé que l'action du gouvernement sur ce plan "est concertée". "Il y a une action gouvernementale concertée que ce soit sur la 3G ou concernant le dossier Djezzy, tout se fait dans le cadre de la concertation. Il n'y a aucun couac là-dessus", a-t-il assuré, se refusant à toute déclaration à ce sujet. "Le jour où on finalisera et on signera l'accord, je parlerais de ce dossier", a-t-il déclaré.