Comment arriver à mettre en place un système de gouvernance électronique à moyen terme et du coup se débarrasser de la lourdeur de la bureaucratie ? C'est à cette question que les participants à la rencontre scientifique internationale sur « les exigences pour établir l'e-gouvernement en Algérie » ont tenté, hier, de répondre depuis l'université Saâd-Dahleb de Blida.Mais d'abord un constat : « nous avons de la matière grise, mais nous n'avons pas le savoir-faire de la technologie. Donc, nous sommes condamnés à mettre en place le plus tôt possible un système de gouvernance électronique qui pourra améliorer le service public et rapprocher de plus en plus entre gouvernants et gouvernés », a précisé Bachir Messaïtfa, Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des Statistiques. De ce fait, il a appelé les responsables et chercheurs algériens à prendre conscience du pari que l'Algérie a lancé pour arriver, à l'horizon de 2019-2030 et 2050, à développer un système de gouvernance électronique infaillible. Un mode opératoire à la portée de la main, d'autant que, selon M. Messaïtfa, la Jordanie est arrivée à atteindre un bon niveau dans le système de traitement des statistiques à travers la mise en place d'une gouvernance électronique. Le Secrétaire d'Etat a appelé les participants venus entre autres, du Koweït, d'Egypte et de Jordanie à sortir avec des recommandations qui seront présentées au gouvernement pour adoption. Bachir Messaïtfa a signalé, à propos du rôle de la gouvernance électronique, que cette « technologie ne sera considérée comme une réussite que si elle réduit les charges des services publics, rapproche le citoyen des services et surtout modernise l'administration « qui continue à fonctionner sur un mode archaïque ». Pour lui, la stratégie s'appuie sur l'accélération de l'usage des technologies de l'information et la communication (TIC) dans l'administration publique et au niveau des entreprises ainsi que le renforcement de l'infrastructure des télécommunications à haut et très haut débit. « La gouvernance électronique n'est pas un défi, elle est juste un moyen de travail efficace », a-t-il rappelé. Pour Attia Al-Djiar, un expert égyptien, l'adoption de la gouvernance électronique dans les pays arabes ne peut se faire qu'à trois conditions. « Il faudra que le personnel du service public change de comportement, qu'il y ait un bon financement et surtout ne pas importer de l'étranger des programmes d'application tout faits », affirme-t-il, tout en rappelant les statistiques de l'ONU qui placent le Koweit, le Qatar et l'Arabie Saoudite parmi les pays arabes ayant atteint un bon niveau de développement de la gouvernance électronique. Selon lui, l'Algérie et l'Egypte occupent le même niveau avec une note de développement de 3/10.