Photo : Lylia M. Le secteur des matériaux de construction a continué lors du premier trimestre de cette année sa croissance entamée en 2009 et ce, grâce aux différents chantiers de l'habitat et des travaux publics lancés par l'Etat. Selon une enquête de l'Office national des statistiques (ONS), le secteur a enregistré une forte demande au cours des trois premiers mois 2010. Pour les prochains mois, les chefs d'entreprise prévoient une hausse de l'activité, de la demande et des prix. Mais cela n'aura pas de conséquence dans l'immédiat en matière d'emplois, souligne l'étude pour la simple raison que « les capacités de production sont utilisées à plus de 92% par plus de 75% du potentiel de production». Sur un autre plan, 86% des chefs d'entreprise ont déclaré que le degré de satisfaction des commandes de matières premières «reste inférieur aux besoins exprimés», mais sans incidence sur les stocks puisque seulement 2% ont enregistré des ruptures de stocks. Autre problème qui perturbe la production, on relève que «près de 15% des entreprises ont enregistré des arrêts de travail à cause des pannes d'électricité, inférieurs à 6 jours». Cela dit, 96% des entreprises estiment avoir pu satisfaire toutes les commandes reçues. En matière d'effet d'entraînement, à cause de cette reprise, les entreprises déclarent, pour certaines, avoir exporté, et près de 2% ont des contrats d'exportations pour les prochains mois. Cependant, la vétusté du matériel se fait sentir puisque «plus de 92% des entreprises ont enregistré des pannes d'équipement», entraînant des arrêts de travail inférieurs de plus de 6 jours pour près de 96% des concernés. Enfin, les chefs d'entreprise ont déclaré, pour la plupart, «pouvoir produire davantage avec un renouvellement des équipements». Concernant la situation financière de ces entreprises, l'enquête de l'ONS souligne que la trésorerie des entreprises du secteur des matériaux de construction a évolué négativement, en raison «des charges élevées et de la rigidité des prix». En conséquence, 85% ont recouru à des crédits, et seulement 14% ont eu des problèmes à les contracter.