Industrie de l'armement, suppression des visas, bâtiment et travaux publics, énergie...Tels sont les principaux thèmes abordés par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, lors de leurs entretiens, hier à Alger. Des entretiens qui se sont déroulés en présence du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et son homologue turc, Ahmed Davutoglu, élargis, ensuite, aux membres des deux délégations. Abdelmalek Sellal a exprimé, lors de son discours, la volonté sans faille de l'Algérie et sa disponibilité entière de hisser la concertation et le dialogue politique ainsi que la coopération économique et culturelle au niveau attendu par les deux pays. « Cette visite témoigne indéniablement de la qualité des relations historiques que l'Algérie entretient avec la Turquie et du caractère privilégié, je dirais même de la dimension stratégique que nous ambitionnons de leur conférer, eu égard à l'héritage historique commun », a affirmé M. Sellal. Cette visite « reflète également les profonds liens d'amitié et de fraternité historique qui unissent nos deux peuples », a-t-il ajouté. Pour les deux parties, cette rencontre est une occasion de choix pour dresser un bilan exhaustif de l'état de la coopération bilatérale, symbolisée par des échanges commerciaux qui ont quasiment quadruplé durant la dernière décennie pour atteindre 5 milliards de dollars en 2012. Pour M. Sellal, les deux pays ne comptent pas s'arrêter à ce stade de coopération. « Nous travaillerons pour passer à une étape supérieure de notre coopération économique », a-t-il affirmé. « Les hommes d'affaires turcs trouveront en Algérie de grandes opportunités » La Premier ministre a estimé que ces réalisations reflètent les « ambitions » et la « volonté » des autorités algériennes de diversifier l'économie nationale et de s'inscrire dans une logique de partenariat « gagnant-gagnant » avec les nouvelles puissances économiques régionales, dont la Turquie qui « tient une place des plus prédominantes », a-t-il affirmé. M. Sellal a assuré, à cette occasion, que « les opérateurs économiques et hommes d'affaires turcs trouveront en Algérie de grandes opportunités et des facilitations pour fructifier leurs investissements et contribuer à l'essor économique des deux pays ». Il a rappelé que notre pays a lancé un important plan quinquennal d'investissement, et pour lequel les opérateurs économiques turcs marquent certainement un grand intérêt à prendre des parts de marché et contribuer à la réalisation de vastes projets économiques. Sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, Abdelmalek Sellal a souligné que cette visite permettra d'aborder « dans le détail un certain nombre de questions régionales et internationales d'intérêt commun, étant donné que l'espace euro-méditerranéen connaît de grands bouleversements ». « Ces situations de crise exigent un maintien permanent de la concertation et de dialogue entre tous les pays de la région, et ce, dans le but de favoriser les processus inclusifs de réconciliation nationale », a-t-il poursuivi. Autre défi : la lutte contre la menace terroriste et le crime international. M. Sellal a mis en avant la nécessité pour les deux pays de renforcer la coopération dans ce domaine, tant au plan bilatéral qu'au niveau des organisations internationales afin d'apporter des solutions globales et efficaces pour l'éradication de ce fléau. L'intérêt de la Turquie Le conseiller à la communication du Premier ministre turc, Lutfullah Goktas, a mis en exergue le centre d'intérêt de son pays : l'armement, la suppression des visas, le bâtiment, l'énergie sont entre autres dossiers sur lesquels Ankara tente d'établir une synergie avec Alger. D'abord l'armement. Lutfullah Goktas a souligné que les deux pays envisagent de booster leur coopération dans le domaine de l'industrie de l'armement. D'autant que les deux pays ont signé un contrat dans ce sens le mois dernier. Dans le domaine du tourisme, il a reconnu que le secteur n'est pas totalement développé et qu‘il reste encore une marge de manœuvre importante à accomplir. Il a fait savoir dans ce sens, que M. Erdogan évoquera avec les autorités algériennes la possibilité de supprimer le visa. Il avance que 100.000 Algériens visitent annuellement la Turquie. Il sera question également de la « promotion » et de « l'intensification » des échanges commerciaux et du partenariat bilatéral dans plusieurs secteurs, notamment l'agriculture, les télécommunications, le bâtiment. D'ailleurs, Lutfullah Goktas a annoncé que son pays compte investir en Algérie pas moins de 3,5 milliards de dollars dans les prochaines années. Il a rappelé que les investissements turcs en Algérie ont avoisiné un milliard de dollars en 2012. Durant cette visite, la deuxième après celle du 2006, les deux parties dresseront le bilan de leur coopération dans le cadre du traité d'amitié et de coopération signé en 2006, et procéderont aussi à l'évaluation des projets en cours et examineront les voies et moyens de renforcer, promouvoir et diversifier cette coopération dans divers domaines.