Hassan Rohani, 64 ans, prend tout le monde à contre pied. Contre toute attente, surtout celle des sondages et des politologues, il est élu président de la République islamique d'Iran dès le premier tour qui a vu la participation atteindre 72,7 %», sur les 50,5 millions d'électeurs appelés aux urnes, contre 85 % en 2009. « Il a obtenu 18,6 millions de voix sur un total de 36,7 millions de votes exprimés », déclare Mostafa Mohammad-Najjar, ministre de l'Intérieur, sur la télévision publique. Soit 50,68 %. Un score trois fois supérieur à celui de Mohammad-Bagher Ghalibaf, actuel maire de Téhéran et ancien gardien de la révolution (16,5 %), loin de celui de Saïd Jalili, chef des négociateurs nucléaires qui était soutenu par l'aile dure du régime (11,35 %) et très loin de l'ex-chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaï (10,58 %). Les deux autres candidats, l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati et Mohammad Gharazi, arrivent très loin derrière. Ses adversaires ont reconnu leur défaite. Ils l'ont félicité. Les modérés et les réformateurs qui ont « centré leurs voix sur leur candidat sont aux anges : ils ont mis un terme à huit ans de pouvoir « conservateur ». Des milliers d'entre eux sont descendus dans les rues de la capitale pour « fêter » la victoire. Le nouveau président à la différence de Mahmoud Ahmadnijad prône plus de souplesse avec l'Occident. Dans le dialogue notamment comme celui qu'il avait dirigé entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami. En campagne, il a évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis. Mais cette victoire de M. Rohani ne marquera pas une rupture dans la politique de la République islamique préviennent les analystes. « Les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales sont sous l'autorité directe du guide suprême Ali Khamenei » rappellent-ils. Ce dernier a appelé, hier, les Iraniens à « aider le nouveau président et son gouvernement ». Certains pays occidentaux annoncent leur disponibilité à travailler avec le nouveau président. Notamment sur le dossier nucléaire et « l'engagement de l'Iran en Syrie ».