Les Iraniens élisaient, hier, un nouveau président lors d'un scrutin que les réformateurs, mobilisés autour d'un unique candidat, aspirent à remporter face à des conservateurs divisés, quatre ans après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Plus de 50,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner pour quatre ans le successeur de M. Ahmadinejad qui ne peut pas briguer un troisième mandat consécutif. Les Iraniens élisaient également leurs conseils municipaux. Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales (03H30 GMT) et doivent fermer dix heures plus tard. Mais en raison de rapports reçus des différentes circonscriptions à travers le pays demandant une prolongation du scrutin, le ministre de l'Intérieur (...) a décidé de les prolonger de deux heures jusqu'à 20H00 (15H30 GMT), affirme le communiqué du ministère lu à la télévision d'Etat. Le guide suprême de la République islamique d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé à une participation massive tout en se gardant d'apporter publiquement son soutien à un quelconque candidat, a été l'un des premiers à voter, selon des images montrées par la télévision., Un second tour aura lieu le 21 juin si aucun des six candidats en lice n'obtient 50,1% des voix. Les premiers résultats pourraient être annoncés aujourd'hui. L'élection se joue entre Hassan Rohani, un religieux modéré de 64 ans et candidat unique des modérés et réformateurs, et trois candidats conservateurs qui se sont détachés: l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili. Deux autres candidats, Mohsen Rezaï et Mohammad Gharazi n'ont pratiquement aucune chance. Les deux camps ont appelé à une participation massive, l'un pour tenter d'apporter du changement, l'autre pour montrer la force du régime accusé d'avoir verrouillé l'élection pour assurer la victoire d'un fidèle du guide suprême. Les rumeurs selon lesquelles le président est déjà choisi sont un mensonge. Le président de la République est élu par le vote des électeurs, a assuré M. Rohani, dont les chances ont été renforcées par l'appui de taille des ex-présidents Akbar Hachémi Rafsandjani et Mohammad Khatami. Le président est le deuxième personnage de l'Etat selon la Constitution iranienne, les dossiers stratégiques, comme le nucléaire, étant sous l'autorité directe du guide suprême.