Lors d'un point de presse animé, hier, à l'hôtel Aurassi, le président de la Commission européenne a assuré que le mémorandum d'entente dans le domaine de l'énergie signé aujourd'hui « revêt un caractère stratégique ». « C'est un document avec un contenu et des objectifs stratégiques et un instrument de développement de la coopération énergétique entre l'Algérie et l'UE », a-t-il ajouté. L'accord porte sur tous toutes les actions de coopération dans le domaine des énergies, notamment conventionnelles et renouvelables ainsi que sur l'industrie énergétique, le transfert de technologie, l'expertise et le management. Le mémorandum d'entente porte aussi sur l'assurance des approvisionnements de l'Europe en énergie et la garantie des parts du marché de l'Algérie au sein de l'UE. Ce texte prévoit, en outre, la création de groupes thématiques et sectoriels de coopération dans le domaine énergétique et la contractualisation de tous les axes de cette coopération. La partie algérienne a été invitée à la réunion du groupe euro-méditerranéen de coopération dans le domaine du gaz (GCG) prévue en décembre prochain à Bruxelles et qui se penchera notamment sur le Plan solaire méditerranéen (PSM). « L'Algérie aura son mot à dire lors de cette réunion », a indiqué M. Barroso qui a rappelé qu'il fut un des concepteurs de la coopération euro-méditerranéenne. L'accord sur ce secteur important consolide une coopération que les deux partenaires veulent diversifier pour « établir des liens stables dans le cadre de la politique de bon voisinage initiée par l'UE ». « Nous voulons une Algérie forte, stable et prospère », a affirmé le président de la Commission européenne. Abordant le problème de la circulation de personnes, il a expliqué que « des problèmes liés à la sécurité se posent mais que l'Union est disposée à faciliter davantage celle-ci par des mesures concrètes ». Les discussions avec les responsables algériens ont porté aussi sur les problèmes d'instabilité que vit la région Sahel- Sahara. « Nous coopérons sur ce sujet avec les pays de la région pour lutter contre le terrorisme et les différentes formes de criminalité », a indiqué M. Barroso. Soutien de l'UE aux réformes socio-économiques Evoquant le processus d'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il a affirmé que ce point constitue un axe prioritaire dans les relations entre les deux parties. « Nous donnons une grande priorité à cet objectif de l'Algérie pour adhérer à l'OMC. Cela est très important pour la diversification de l'économie algérienne et son ancrage dans les circuits économiques et commerciaux mondiaux », a soutenu M. Barroso. Relevant « les avancées en matière de réformes socio-économiques engagées par les autorités algériennes pour stimuler le climat des affaires, les investissements étrangers et la création d'emplois », il dira que « la Commission européenne soutient ces avancées ». M. Barroso s'est félicité, d'autre part, des « développements positifs » qu'a connus la coopération entre l'Algérie et l'UE notamment avec la décision de l'Algérie de participer à la Politique européenne de bon voisinage renouvelée et la conclusion d'un accord de principe sur le démantèlement tarifaire pour les produits agricoles et industriels. Interrogé sur la situation en Egypte, M. Barroso a rappelé que « la démocratie ne se réduit pas seulement à des élections mais doit se construire avec des démocrates et un effort de toute la société ». Tout en faisant remarquer que « la polarisation extrême menaçait l'Egypte », il a ajouté que « les autorités intérimaires devraient bientôt rétablir l'ordre constitutionnel et assurer les libertés fondamentales ». « Nous allons travailler dans ce sens avec nos partenaires égyptiens », dira-t-il. M. Barroso n'a pas manqué de saluer les Algériens qui fêtent le 51e anniversaire de l'indépendance « jalonnée de succès et de douleurs » et de souhaiter un prompt rétablissement au président Bouteflika.