Plusieurs familles ont quitté leurs domiciles de crainte d'une réplique plus forte. Les habitants, notamment des immeubles, se sont retrouvés dans la rue. Femmes, hommes et enfants, somnolents, se sont massés en bas de leurs immeubles. Magtâa Lazreg, située sur les hauteurs de Hammam Melouane, est la commune la plus touchée par cette secousse. Et pour cause, c'est l'épicentre du séisme. Ici, la majorité des constructions datant de l'époque coloniale présentent de grandes fissures tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Sur le piémont de la montagne, l'école et la poste ont été fortement endommagées. Pour la population de la localité, ce tremblement de terre est la goutte qui a fait déborder le vase. Et elle a tenu à le dire avec des mots crus au wali de Blida, Mohamed Ouchane, qui s'est déplacé tôt le matin sur les lieux. Un wali qui a été attentif aux habitants qui se disent victimes de l'oubli de l'Etat. Une heure après, c'est le premier responsable de la Protection civile, Mustapha Lehbir, qui est, à son tour, accueilli par une population qui lui parle de chômage, de marginalisation et de manque de logements. Les secours ne semblent pas une préoccupation majeure des habitants de la localité. Pourtant, sur place, plusieurs éléments de la Protection civile sont mobilisés pour intervenir rapidement en cas de besoin. Plus bas, à Hammam Melouane, le nouvel hôtel a subi des dégâts importants, lézardé de tous les côtés. Son propriétaire a décidé de le fermer pour évaluer les dégâts. Autre conséquence de la secousse : la nouvelle route de Hammam Melouane est coupée à la circulation. Des pierres se sont détachées d'un pan de la montagne. Vers 11h, les engins des travaux publics la libèrent. « La population a vécu un cauchemar durant la nuit du séisme », commente le P/APC de Bouinane, Smain Ouzri. Mais plus de peur que de mal. La localité a enregistré deux blessés dont un s'est jeté du premier étage de son immeuble, et un autre, voulant fuir sa maison, s'est blessé au dos, suite à l'effondrement d'un mur. Au siège de l'APC, le service technique ne désemplit pas. Des citoyens viennent déclarer les dégâts subis par leurs habitations. Concernant la prise en charge des sinistrés, le wali, Mohamed Ouchane, revenu sur les lieux en compagnie du ministre de l'Habitat, a installé une cellule de crise composée de plusieurs directeurs, dont celui de la santé qui a été instruit d'implanter un hôpital de campagne à Magtâa Lazreg et offrir 500 couffins aux nécessiteux. Les responsables de l'OPGI et du CTC ont été, eux aussi, instruits pour évaluer les dégâts et faire un bilan de la situation avant de procéder aux travaux de réfection des maisons touchées par le séisme. Par ailleurs, une enquête a été ouverte au sujet des immeubles nouvellement construits dans la commune de H'saïnia, mais qui ont subi d'importants dégâts.