Photo : Slimene S.A. L'annonce du début du Ramadhan pour le mercredi 11 août a surpris beaucoup de personnes. Elles croyaient ou voulaient, c'est selon, que le Ramadhan débutera le jeudi. L'annonce de la vue du croissant de lune a plongé certains dans la panique «Je n'ai pas cru ma sœur qui m'a appelé pour m'annoncer la nouvelle. J'ai dû téléphoner à ma belle-sœur et à l'une de mes amies pour confirmer», dit Meriem, une mère de famille. «A part la chorba pour laquelle j'ai déjà acheté les ingrédients, je n'ai rien à mettre sur la table, pas même une salade», se plaint-elle. Dans une situation pas trop différente, ce fonctionnaire a vu sa femme se lever très tôt pour lui établir la liste des courses à faire, et pour sortir et laver la vaisselle spécial ramadan. «Ma femme a vraiment été prise au dépourvu», souligne Mohamed qui, comme beaucoup d'Algériens, est allé faire les achats dans la matinée. «Tout doit être prêt au coucher du soleil. J'achète tout maintenant pour ne pas avoir à sortir l'après-midi», confie une dame qui faisait la queue devant une boucherie de la rue El Kama (ex-rue de Chartres, Basse- Casbah), un endroit où les vendeurs à la sauvette n'étaient pas aussi nombreux que d'habitude. «Les vendeurs qui étaient là n'avaient pas prévu le ramadan pour mercredi. Les autres qui s'en doutaient ont liquidé leurs marchandises la veille parce qu'ils savent que les gens ne s'intéresseraient plus à leurs articles avec l'arrivée du ramadan», explique un jeune vendeur d'habits pour bébés. Les boutiques de vêtements, encombrées il y a quelques jours de clients, sont désertées. Le grand magasin Printemps de la rue Abane Ramdane n'a pas échappé à cette règle. Les vendeuses ont profité de cette détente pour mettre un peu d'ordre. «On se doutait que le ramadan allait commencer aujourd'hui», indique Meriem qui s'affaire au rayon chaussettes. «On est habitué à la baisse de fréquentation durant la première semaine. Mais juste après, l'ambiance de foule regagnera notre magasin pour les préparatifs de l'Aïd et la rentrée scolaire», précise sa collègue Nawel. Une autre jeune fille rencontrée à Alger-Centre espérerait que le ramadan coïncide avec le jeudi. «Durant les soirées du ramadan, je veille beaucoup et c'est pour cette raison que je voulais qu'il commence le dernier jour de la semaine», explique-t-elle. Pour sa part, son voisin regrette cette survenue «inopinée» du mois sacré pour une seule raison : ne pas pouvoir assister au match amical de l'équipe nationale contre le Gabon. «Je n'ai pas de voiture. Si on n'avait pas jeûné, je serais parti au stade dans la journée», dit-il. Malgré cette prise au dépourvu, tous ceux rencontrés ont souhaité la bienvenue au mois sacré. Ils affirment vouloir bien jeûner pour connaître leurs capacités physiques et mentales et aussi «comprendre la souffrance des démunis.»