Initialement fixé pour vendredi 21 janvier, un deuxième communiqué rendu public, hier, par le ministère des Affaires religieuses l'annonce pour jeudi 20 janvier. Ce changement, le premier du genre concernant la fête du sacrifice, est dû à la modification également apportée par l'Arabie Saoudite. Jamais date d'Aïd El-Adha n'a fait l'objet d'un tel cafouillage. D'abord fixée à vendredi prochain, la célébration du jour du grand sacrifice a été avancée d'une journée, soit pour le jeudi 20 janvier. C'est en tout cas l'annonce faite, hier, par le ministère des affaires religieuses et des waqf. Dans un communiqué dit “correctif” rendu public en début d'après-midi, le département de Bouabdellah Goulamallah argue d'une observation tardive du croissant lunaire pour rectifier la date de l'aïd. Dans un précédent avis diffusé, mercredi dernier, il avait justifié la détermination du jour de la fête pour vendredi, sur la base de l'incapacité des commissions d'observation des wilayas à entrevoir le croissant fixant le début du mois Dou El-Hidja du calendrier hégirien. Pourtant, le croissant a bel et bien été observé, mardi, soit la veille de la publication du premier communiqué, et c'est le ministère lui-même qui divulgue cette information. “Les rapports des wilayas de Bouira et d'El-Oued ont affirmé que le croissant lunaire a été observé et ce, le mardi 11 janvier”, révèle son communiqué d'hier. Si tel est le cas, pourquoi n'avoir pas pris en compte, dès le début, les assertions des commissions des deux wilayas susmentionnées ? Il se trouve que l'avis de mercredi dernier a été diffusé quelques heures après celui des autorités saoudiennes fixant la date de l'Aïd pour vendredi. Les autorités algériennes ont-elles fait acte de suivisme. Cela semble bien le cas. Et pour cause, il a fallu que le royaume wahhabite change de date pour que l'Algérie en fasse autant. La version revue et corrigée du ministère des affaires religieuses, hier, fait suite au “rectificatif” des saoudiens diffusé vendredi dans la soirée. En effet, un communiqué émanant du Haut conseil de la justice, informe la communauté musulmane et en particulier les hadjis que “le mois lunaire de Dhou El-Hidja, a commencé mardi”. Il est à se demander pourquoi cette instance chargée de déterminer, par l'observation de l'apparition de la lune le début du ramadhan, l'aïd El-Fitr et celui d'El-Adha, a attendu trois jours pour révéler finalement que la lune a été vue, ce qui a été occulté auparavant. Une solide rumeur dit que les princes saoudiens ont avancé la date de l'aïd car les vendredis de fêtes religieuses ont, par le passé, coïncidé avec les décès de membres de la famille royale. C'est afin de prémunir de ce mauvais sort, le roi Fahd très malade, que ses frères et cousins auraient réaménagé la date de la célébration de l'Aïd. Pour autant, si les émirs d'El-Saoud ont le loisir de croire à ce genre de superstition, le reste du monde musulman est-il obligé de s'y conformer. Au ministère algérien des affaires religieuses, le souci est de préserver “l'unité de la oumma islamia”. Le fait est que l'ascension du mont Arafat doit avoir lieu durant le journée précédent l'aïd. Au-delà de cet impératif, d'ordre religieux et sentimental, il est à observer que les autorités algériennes ont péché par manque de rigueur. Habituellement, l'observation du croissant est facultative dans le cas de l'aïd El-Kebir. Sur la base d'un calcul strict, cette fête intervient 70 jours après l'aïd El-Fitr. Quand bien même l'observation de la lune est indiquée, la précipitation des autorités religieuses à annoncer une date puis une autre, a certainement compromis les programmes de festivités de plus d'un citoyen, notamment ceux devant se déplacer. S. L.