Branle-bas de combat à Washington qui redoute un autre 11 septembre : les Etats-Unis ont décidé de prolonger jusqu'au 10 août la fermeture de 19 de leurs ambassades et consulats (contre 21 auparavant) au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Certaines, comme celles de Kaboul, de Baghdad et d'Alger, ont été rouvertes. A quelques heures d'intervalle, l'Europe se met de la partie. L'Allemagne et la France ont de leur côté annoncé qu'elles fermeraient leurs ambassades à Sanaâ, la capitale du Yémen. La Grande-Bretagne, invoquant des « préoccupations persistantes en termes de sécurité », suit. Le Canada a décidé de fermer préventivement sa représentation diplomatique à Dacca, capitale du Bangladesh. La menace est donc prise très au sérieux. « Toutes les mesures nécessaires pour protéger les Américains » devront être prises, a ordonné Obama. La riposte musclée est confortée par l'appel à la vigilance lancée par l'agence Interpol qui s'est déclarée inquiète par la série d'évasions de prison « dans 9 pays, parmi lesquels l'Irak, la Libye et le Pakistan ». L'ombre d'Al Qaïda plane sur l'Occident du tout-sécuritaire. Le retour opportun sur scène d'El Zawahiri, accusant les Etats-Unis d'avoir « comploté » avec l'armée égyptienne et les cooptes pour destituer Morsi, tend à accréditer la thèse du nouveau 11 Septembre. « Un attentat semble imminent », juge Michael McCaul, président de la Commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, évoquant « une des menaces les plus crédibles et les plus précises que j'aie vues depuis le 11 Septembre ». Probablement au « Moyen-Orient ou autour d'une ambassade », précise Peter King, membre de la Commission du renseignement de la Chambre. La messe est dite. La Maison-Blanche maintient la garde. Présidée par la conseillère pour la sécurité nationale, Susan Rice, une réunion a regroupé le secrétaire d'Etat John Kerry, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel et la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano, en présence des responsables de la CIA, du FBI et de l'Agence de sécurité nationale, ainsi que l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies. Mais par-delà le retour chaotique d'Al Qaïda, les Etats-Unis, ébranlés par le scandale de l'informaticien Snowden, remettent au goût du jour la nécessaire surveillance électronique encensée par des élus américains. Le sénateur républicain Saxby Chambliss a affirmé, à cet effet, que « si nous ne disposions pas de ces programmes, nous ne serions pas en mesure d'écouter ce que disent les méchants ». Tout un programme.