L'ONS (Office national des statistiques) a relevé que l'indice des prix à la consommation a progressé de 3,5% au mois de juillet dernier par rapport à la même période en 2012, alors que le rythme d'inflation annuel s'est établi à plus de 6,2 %. Selon des économistes, cette situation s'explique par le fait que cette période a connu une forte consommation d'autant qu'elle a coïncidé avec le mois de Ramadhan et la saison estivale. Pour l'économiste Abdelmalek Seraï, cette hausse est « logique » d'autant que durant cette période, la demande a été importante, particulièrement en trois éléments, à savoir les viandes, les fruits et légumes et l'habillement. Un fait qui a engendré, selon lui, une forte spéculation. C'est ce qui explique cette inflation. Les données de l'ONS précisent que le niveau moyen des prix des biens alimentaires a enregistré une hausse de 4,2% avec plus de 6,0% pour les produits agricoles frais et plus de 2,5% pour les produits alimentaires industriels au mois de juillet 2013 par rapport à juillet 2012. Durant ce même mois, les prix à la consommation des services ont « chauffé », s'établissant à plus de 5,7%, loin devant la hausse de 1,6% pour les prix des produits manufacturés. Le bilan de l'ONS signale également que durant les cinq premiers mois de 2013, l'indice des prix à la consommation avait enregistré une hausse de 4,8% par rapport à la même période en 2012 du fait d'une hausse quasi générale des prix des produits alimentaires, agricoles et industriels. Selon M. Seraï, cette tendance haussière va suivre une courbe baissière vers la fin de l'année. « A partir des mois d'octobre et novembre, il faut s'attendre à une baisse de l'inflation », affirme-t-il. La raison ? La reprise légère attendue de la production nationale et la baisse du pouvoir d'achat, notamment de la classe moyenne. « Moins il y a de flux financiers sur le marché, moins sera important le volume de l'inflation », explique-t-il. Cette tendance baissière qui s'opérera, selon lui, graduellement après la rentrée sociale, se confirmera en application des décisions prises par le gouvernement, notamment le renforcement du contrôle des transferts illicites de la devise et la réduction de la facture des importations. M. Seraï estime que « tous les services et ministères concernés doivent coopérer pour réduire le trafic de la devise ». De son côté, l'expert en économie, Abderrahmane Mebtoul, soutient que le taux avancé par l'ONS est « inquiétant ». Mais pour lui, le calcul du taux d'inflation ne doit pas être unifié. « Nous devons prendre en compte les revenus des ménages et les différentes filières d'activité », préconise-t-il avant de déplorer le fait que l'ONS n'a pas pris en considération la répartition des revenus par couche sociale. « Quelqu'un qui a un salaire de 50.000 DA n'a pas le même pouvoir d'achat que celui qui touche moins. La perception de l'inflation est donc différente », a-t-il conclu.