Le ministre du Développement de l'industrie et de la Promotion de l'investissement a rencontré, jeudi dernier, les présidents de plusieurs organisations patronales ainsi que le secrétaire général de la centrale syndicale. Lors de cette rencontre, qui se veut être une 1re prise de contact, les participants ont exprimé leur point de vue quant à la nouvelle démarche industrielle en phase de lancement. A l'issue de cette rencontre, le patronat s'est engagé à envoyer, demain, à M. Amara Benyounes, le rapport portant les conclusions des travaux lancés dans le cadre de la Coordination. A rappeler que le patronat a préparé deux rapports à soumettre au débat lors de la prochaine rencontre avec le gouvernement qui, finalement, se tiendra lors de la première semaine du mois d'octobre. Lors de cette première prise de contact, M. Amara Benyounes a appelé à préserver le cadre de la « concertation » pour relancer durablement l'industrie nationale et réduire la dépendance de l'économie des hydrocarbures. Il va sans dire qu'il est nécessaire « d'instaurer un climat de confiance et une concertation qui doit être permanente pour pouvoir avancer et avoir une véritable politique de développement ». Dans ce sillage, le ministre a fait observer que « nous n'avons pas d'autres alternatives que de développer le secteur industriel pour développer notre économie. Il y a nécessité d'une véritable reprise de l'industrie ». C'est pour cette raison qu'il est, selon lui, primordial, aujourd'hui, de placer l'entreprise nationale, publique ou privée, « au cœur de l'économie » et d'encourager le partenariat public-privé. « Il y a eu un consensus autour de la nécessité d'accorder la priorité à l'entreprise algérienne », a-t-il précisé tout en réitérant « la volonté » du gouvernement d'enclencher une nouvelle démarche industrielle qui donnera un nouveau souffle à l'économie nationale. Assainir l'environnement économique de l'entreprise, améliorer le climat des affaires et enfin alléger les procédures administratives pour encourager la liberté d'entreprendre sont inscrits comme priorités. Avant de faire le tour de table et entendre ses invités, M. Benyounes a assuré que les contraintes économiques soulevées lors de cette rencontre auront une réponse prochainement. De son côté, le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a insisté sur l'importance de promouvoir le tissu industriel national en encourageant la production. « Nous devrions sortir de la logique d'être seulement des consommateurs », a indiqué Sidi Saïd, avant d'ajouter : « Le défi est de réinjecter nos ressources financières dans le secteur de l'industrie qui va relancer tous les autres pôles de l'économie ». L'UGTA a également, a précisé notre interlocuteur, Amar Takjout, président de la fédération du textile qui a assisté à cette rencontre déroulée à huis clos, mis l'accent sur la nécessité d'assainir le marché et d'améliorer le pouvoir d'achat. Les présidents des organisations patronales ont chacun exprimé leurs points de vue. Contacté hier, M. Mouloud Kheloufi, président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), a souligné que le patronat a interpellé le ministre sur l'accélération de la réalisation du projet de création de nouvelles zones industrielles ainsi que le dossier de la mise à niveau des PME. A cette occasion, l'AGEA a demandé l'industrialisation du secteur du BTPH en vue de produire des matériaux de constructions en Algérie. Le président de l'Union nationale des investisseurs (UNI), Abdelouahab Rahim, a fait remarquer que « le problème de l'économie nationale n'est pas relatif à la hausse des importations mais à la faiblesse de la production nationale » et d'ajouter : « L'administration doit encourager l'acte d'investir et la relance de la croissance ». Pour le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, il est recommandé de « fiscaliser » les importations et élargir les listes négatives soumises aux partenaires commerciaux de l'Algérie pour tenter de limiter les importations comme il a appelé à la révision du statut de l'Agence nationale du développement de l'investissement (ANDI). Evoquant le foncier industriel, M. Hamiani a proposé au gouvernement de restaurer « l'accès à la propriété du foncier au profit des investisseurs ». De son côté, le président de l'Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), Ali Slimani, a demandé au gouvernement de régler « définitivement » la question de la dépénalisation de l'acte de gestion et de revaloriser la rémunération des cadres dirigeants des entreprises publiques économiques.