En vertu de la nouvelle dynamique de relance industrielle initiée par le gouvernement, les Sociétés de gestion de participation (SGP) dans leur forme actuelle n'ont aucune raison d'être. C'est ce qu'a fait remarquer le président de la Fédération nationale du textile, cuir et manufacture de l'UGTA, Amar Takjout, rencontré à la Maison du peuple. Les SGP ont été mises en place par les pouvoirs publics en vue de liquider et de fermer les entreprises publiques, notamment celles qui étaient en difficulté financière durant les périodes difficiles qu'a connues le pays, explique-t-il. « Or, actuellement, la conjoncture socioéconomique a changé », a-t-il indiqué, soulignant au passage qu'en plus des progrès réalisés ces dix dernières années en conséquence des programmes de mise à niveau et de partenariat, le gouvernement, en associant ses partenaires sociaux, a décidé de réhabiliter les entreprises publiques et de leur donner une place prépondérante dans cette nouvelle politique de relance économique. Ceci impose, selon l'interlocuteur, de « revoir les statuts de ces SGP ». Et d'ajouter, dans le même sens, qu'« il n'est plus question de liquider des entreprises mais de les remettre sur les rails et de relancer l'outil productif. Il est donc judicieux, aujourd'hui, de revoir les SGP dans leurs composantes, leurs missions et redéfinir leurs prérogatives ». Sur sa lancée, M. Takjout suggère de les supprimer carrément ou de « les remplacer par des structures plus adéquates qui répondent à cette nouvelle donne de relance industrielle ». Il a proposé la création de groupes ou de holdings, lesquels devront assurer la mission de la gestion du capital financier, le suivi et le contrôle au sein des entreprises publiques. Il s'agit, selon lui, de revoir tout le plan organisationnel de la gestion des entreprises publiques. Selon M. Takjout, l'Etat dégage des enveloppes financières importantes, ce qui lui impose d'avoir un droit de regard sur le fonctionnement et les schémas directeur. La mise à niveau du secteur du textile s'opère timidement A la question de savoir où en est le programme de mise à niveau des entreprises relevant du secteur du textile, cuir et manufacture auquel le gouvernement a consacré 2 milliards de dollars, M. Takjout a indiqué que 60 % de ce budget a été alloué à l'assainissement des dettes fiscales et parafiscales des entreprises. Il dira que la relance du secteur se fait d'une manière timide. « Il faut dire qu'aujourd'hui, les entreprises ont liquidé les arriérés des salaires cumulés depuis 2006 », a-t-il informé, avant d'enchaîner qu'« il est question de réhabiliter 54 entreprises, donc, l'ensemble de la composent du secteur. Cela nécessite du temps, mais également des efforts, notamment en matière de formation. Le secteur manque de main-d'œuvre qualifiée. Il emploie globalement 18 000 travailleurs, alors qu'avec les capacités et les moyens existants, il y a possibilité de créer 50 000 emplois directs ». Selon lui, cet état de fait s'est répercuté sur les capacités de production. « Nous ne produisons que 25 % de la capacité globale de la production », a-t-il déploré, ajoutant, dans la foulée, que « les mécanismes d'investissement et les lourdeurs administratives ne favorisent pas le partenariat avec les étrangers ».