Le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile et cuirs à l'UGTA, M. Ammar Takjout, s'est d'abord réjoui que les «différents partenaires que sont le gouvernement, le patronat et l'UGTA aient enfin décidé de parler d'une seule voix lors de la prochaine tripartite», a-t-il déclaré hier au micro de la Chaîne 3. Interrogé sur la relance de la base industrielle du pays, l'invité de la radio publique a fait état de ce qu'il a appelé «la volonté politique du gouvernement d'instaurer une économie productive et extravertie, même si la traduction de cette volonté sur le terrain de la réalité reste à venir», a-t-il affirmé. Exprimant son espoir de voir la prochaine tripartite, prévue le 10 octobre, «aboutir à quelque chose de concret», Ammar Takjout a estimé que «l'heure de sortir de la dépendance des hydrocarbures a sonné pour une réorganisation totale de l'économie nationale, avec la reprise du potentiel industriel des années 80». Le développement de l'agriculture n'étant pas incompatible avec la relance de l'industrie, selon Ammar Takjout, ce dernier a estimé que le partenariat public-privé, qu'il soit national ou étranger, dans le domaine de l'industrie «reste entravé par un déficit d'attractivité et un environnement juridique peu favorable». Confirmant l'intention de réintroduire la demande d'autorisation d'importation par la centrale syndicale lors de la prochaine tripartite, selon le SG de la Fédération nationale des travailleurs du textile et des cuirs, ce dernier a plaidé pour la réouverture de certaines entreprises du secteur, fermées depuis de nombreuses années, notamment celles situées au Sud et dans les Hauts-Plateaux en «défiscalisant la filière textile pour la rendre plus compétitive et attirer les investisseurs vers ces régions», a-t-il affirmé. Mettant en exergue le danger que représente le déséquilibre de la balance des paiements, avec une facture de plus de 33 milliards de dollars USD durant le dernier semestre, Ammar Takjout a estimé que «seule la relance de l'entreprise créatrice de richesses est capable de mettre l'économie du pays sur de bons rails», a-t-il indiqué. Le SG de la Fédération nationale des travailleurs du textile et cuirs a également mis en exergue «l'intérêt particulier des pouvoirs publics pour la réorganisation du secteur du textile». Il a indiqué, à ce titre, que «l'Etat a mis en place toutes les mesures pour faire fonctionner les usines de textile, dont la réhabilitation, l'assainissement, l'investissement, et ce, dans le but de prendre en main ce secteur qui est passé par une situation difficile pendant la décennie noire». Sur un autre plan, M. Takjout a réitéré son soutien à un partenariat public-privé, tout en indiquant que «l'Algérie a les moyens de relancer son industrie manufacturière» et de concurrencer certains pays de la région. L'intervenant a cité l'exemple de la Turquie qui a réussi, «grâce à une politique bien définie, d'être le premier producteur du textile de l'Europe devançant la Chine et seconde aux Amériques derrière cette même Chine». La tenue d'une tripartite consacrée au volet social, en décembre prochain, avec la probable réintroduction du crédit à la consommation et l'abrogation de l'article 87-bis, ont été les autres points débattus par l'invité de la radio.