Le Dr Abdelwahab Rezig, recteur de l'Université de Dely Brahim, dans une contribution sur le programme quinquennal 2010-2014, présentée lors de l'université d'été du FLN tenue le début du mois, a rappelé les objectifs de ce programme qui doit d'abord « répondre aux besoins sociaux de la population et, partant, améliorer le niveau de développement humain dans notre pays ». Selon l'universitaire algérien, le programme d'investissements publics retenu qui implique des engagements financiers de l'ordre de 286 milliards de dollars concerne deux volets. Primo, il devra parachever les grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l'eau, pour un montant de 9.700 milliards DA. Secundo, inscrire des projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards DA.Ainsi, résume-t-il, « il devra avoir pour objectif principal, la consolidation du processus de modernisation del'économie nationale ».Pour ce qui est des principes de fonctionnement de l'économie, l'auteur de la contribution appelle à un binôme économie de marché-cohésion sociale. Pour M. Rezig, il ne faut pas tout abandonner au marché « source d'inégalités et de frustrations ». Il se trouve, dit-il, en effet que « parmi les pays développés, ceux qui ont connu le moins de problèmes de chômage et de pauvreté sont ceux dont la grille des revenus, par exemple, est la plus resserrée ». Et les nouveaux pays industriels, ceux dont la croissance fut la plus élevée sont aussi « ceux dont le degré d'inégalité dans la répartition des revenus a décru le plus vite ». L'Etat et le marché devront fonctionner de pair, insiste l'universitaire algérien « dans une logique de complémentarité qui doit servir le producteur et le consommateur ».Revenant sur « les situations négatives que le pays a connues en ce domaine et qui avaient mis en relief la fragilité de notre économie », il estime que « la décision de croissance doit devenir endogène ». Le conférencier insiste également, dans sa contribution, plus particulièrement sur le facteur humain et l'entreprise.L'investissement dans le capital humain s'est avéré « fondamental pour la promotion d'une croissance économique durable, de l'emploi et du revenu », dit-il. Se basant sur une étude Unesco-Ocde de 2002 , le Dr Rezig souligne que les investissements dans le capital humain réalisés au cours des deux dernières décennies ont généré un demi point de croissance dans les pays concernés. A ce titre, le programme 2010-2014 fait bien de réserver plus de 40% de ses ressources à l'amélioration du développement humain et 250 milliards DA au développement de la connaissance à travers le soutien à la recherche scientifique et la généralisation de l'enseignement et de l'usage de l'outil informatique. Quant aux entreprises, leur rôle est tout aussi déterminant pour la croissance économique et ce n'est pas par hasard que le programme, là aussi, s'engage justement à soutenir davantage les entreprises nationales, à travers l'amélioration du climat des affaires, des mesures incitatives, la mise à niveau, l'appui au redéploiement des entreprises publiques, l'encouragement du partenariat, l'élargissement de la marge préférentielle accordée aux entreprises nationales sur les contrats publics…. L'auteur conclut sur l'impératif de gestion rationnelle des ressources, car, dit-il, « l'aisance financière que connaît actuellement notre pays ne doit pas nous faire oublier qu'il s'agit de recettes d'exportations de ressources non renouvelables .»