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« Le seul marché qui existe actuellement, c'est celui de la BD francophone, belge et du manga japonais traduit en français. Il n'y a rien en arabe » Dalila Nadjem, éditrice et commissaire du Fibda
Le 6e festival international de la bande dessinée d'Alger occupe une place importante dans le champ culturel en Algérie. Le festival a grandi, devenant de plus en plus professionnel, il faut juste souligner que nous devons cela aux encouragements du ministère de la Culture et aux efforts conjugués de toute une équipe soudée et passionnée de la BD. Combien coûte le FIBDA et comment se positionne-t-il par rapport aux autres festivals internationaux ? Nous avons eu l'année dernière le budget voulu, c'était une édition consacrée au cinquantenaire. Cette année, en revanche, nous avons eu le montant du budget de l'édition de 2011. C'est-à-dire 40 millions de dinars. Personnellement, j'estime que les festivals de chants et de musiques sont mieux parrainés que le Fibda. Alors que nous sommes plutôt créatifs. Après, pour les sponsors, j'estime que nous sommes l'un des festivals qui en ont le moins. La bande dessinée en Algérie évolue grâce à l'organisation du Fibda. Ce dernier repose sur des valeurs stables et importantes, notamment sur l'esprit d'équipe, la sincérité et la spontanéité, le tout dans une ambiance conviviale et chaleureuse. La manifestation, dans ce cadre, se fixe, à chaque année, comme objectif l'encouragement de la compétition saine, l'ouverture à l'autre et au monde contemporain, livrant ainsi passage à de grands débats sur les thèmes de la liberté et de l'indépendance. Le secteur de la BD en Algérie ou en Afrique connaît une visibilité accrue sur le plan international par la diffusion d'albums ou d'expositions. La participation du Fibda, par exemple au festival d'Angoulême est une manière aussi de faire revenir les pages glorieuses de la bande dessinée qui ont marqué la vie culturelle de l'Algérie après l'indépendance jusqu'à la fin des années quatre- vingt. Pensez-vous que les participants de ce festival seront à la hauteur ? Je l'espère de tout cœur. A la lumière des expériences des éditions précédentes, quels sont les correctifs que vous avez apportés pour la réussite du festival de cette année ? Tout d'abord, nous ambitionnons de lancer cette nouvelle génération, la mettre vraiment à jour, propulser les jeunes talents, redynamiser le secteur de la bande dessinée et puis relancer, surtout, le monde éditorial dans la BD Du coup, on va inciter les éditeurs à s'investir davantage pour relancer l'industrie de la bande dessinée. Ces derniers sont des éléments moteurs qui nous donnent la perspective de parfaire l'action que nous menons, celle de former, de diffuser, de mettre la connaissance à la portée du public et des passionnés du 9e art. On dit que nous n'avons pas de marché de BD arabophone, est-ce vrai ? C'est dommage, mais c'est vrai. Le problème c'est que la majorité des auteurs écrivent en français. Ils lisent en français. Le seul marché qui existe actuellement, c'est celui de la BD francophone, de la BD belge, du manga japonais traduit en français. Il n'y a rien en arabe. Nous sommes les premiers à produire en arabe. La première BD arabe qui a été éditée à l'issue du Fibda 2009, c'est par Djelloul Bahri. Nous avons aussi un auteur qui a présenté un projet en tamazight.