La wilaya de Tizi Ouzou compte 9.073 artisans dont 9.036 individuels comptant 2.630 femmes et 6.443 hommes qui exercent dans 37 coopératives inscrites, soit 2.383 artisans représentent 25,16% d'inscrits en artisanat d'art traditionnel, 1.113 représentent 12,26% d'inscrit en artisanat de production de biens. La wilaya compterait 75 activités d'artisanat d'art et traditionnel, 131 en artisanat de production de biens, 132 en artisanat de services. Selon M. Saâdi Aït Zerrouk, assistant directeur de la chambre de l'artisanat de Tizi Ouzou, il y a lieu de citer certaines potentialités artisanales de la wilaya avec en prime le costume traditionnel « robe kabyle ». Selon lui, cette robe ancestrale, qui a su traverser les âges, a inspiré artistes, de poètes et peintres. Selon le même responsable, la robe kabyle a constamment fait l'objet de créativité dans la façon de la décorer avec de la dentelles ou « lahwachi », mais elle n'a jamais été modernisée au sens propre du mot jusqu'à une période récente. « La confection du costume kabyle est typique à chaque région », dira-t-il. C'est ainsi que l'on retrouve « taqendurt » ou « taksiwt » Iwadiyen, Iâzzugen, Nath-Aïssi, Bgayet, Nat Wassif, etc. « Aujourd'hui, la robe kabyle connaIt un nouveau souffle, s'ouvrant au monde et ses artisans n'hésitent plus à s'inspirer d'autres créations », s'est félicité M. Saâdi. « Elle devient plus légère, ses broderies sont de plus en plus fines. Mais cette nouvelle version est loin de détrôner la robe traditionnelle qui reste le must dans les mariages », a certifié ce dernier. Viendra le bijou traditionnel en argent qui est un art traditionnel, principal ornement de la femme kabyle. Sa fabrication est représentée par une base très solide en termes d'effectifs d'artisans hautement qualifiés et une stabilité remarquable garantissant une production de très bonne qualité avec les diadèmes, broches, fibules, colliers, bracelets, boucles d'oreilles, bagues en genre ancien et moderne, avec pour la plupart des émaux cloisonnés et des cabochons de corail. Les centres principaux de production sont Ath-Yenni (7 villages), qui regroupe près de 50% des effectifs, Tizi Ouzou, Boghni, Mekla, Tagemout-Oukerouche. D'ailleurs les bijoux des At-Yenni ne trouvent nulle part leur semblable sertis d'émaux : bleu, vert, jaune et de corail. Robe kabyle indétrônable, bijou ancestral, poterie millénaire Quant à la poterie, il s'avère, selon M. Saâdi, que devant l'avancée des nouvelles matières premières (aluminium et PVC), la production a considérablement régressé au point où la poterie en terre cuite est passée du stage de l'utilitaire au stade de décoratif. Il existe cependant des centres de production à Maâtkas, Ouadhias, Agouni Gheghrane, Béni Mendès, Béni Kouffi, Bounouh, Aïn Zaouia et Aït Kheïr et Drâa El Mizan. « La nécessité de réhabiliter la fête de la poterie de Maâtkas devient urgente, autrement c'est un art multimillénaire qui risque de disparaître », a-t-il recommandé. Le centre de formation de Maâtkas abrite par ailleurs un écomusée où une maison kabyle traditionnelle a été reconstituée. On peut y voir des poteries anciennes et autres objets. De son côté, le tissage reste toujours une activité familiale répondant le plus souvent aux besoins domestiques mais qui, au même titre que la poterie, connaît une régression et une dévaluation au niveau qualité dues au remplacement des colorants végétaux par la teinture chimique et la laine par la fibre synthétique ainsi qu'à la non-disponibilité ou à l'insuffisance de matières premières. Même sort pour la vannerie dont l'activité a subi une régression dramatique. Une étude préliminaire a été engagée par la chambre de l'artisanat pour relancer l'activité. La phase de recensement a déjà commencé et les artisans susceptibles de prendre en formation des apprentis sont connus. Un centre de vannerie est identifié à Béni Zmenzer et un artisan à Tizi Ouzou. La matière première fait également défaut, le raphia ayant pratiquement disparu des marchés. Pour sa part, la broderie, d'influence européenne, a été vulgarisée par les ouvroirs des sœurs blanches et n'est pas spécifique à la région. Seulement les motifs décoratifs s'inspirent beaucoup des traditions locales et c'est ainsi que l'on retrouve les dessins de la poterie et de la tapisserie. Les centres les plus importants sont Larbâa-Nath-Irathen, Aïn El Hammam, Ouadhias, et la production est orientée vers les vêtements de femmes, le burnous et les services de tables. Dans le cadre de la politique nationale de développement de l'artisanat et des métiers, la Chambre est chargée de tenir et de gérer le registre de l'artisanat et des métiers, proposer aux autorités concernées un programme de développement des activités artisanales et des métiers, procéder à l'authentification des produits de l'artisanat traditionnel, organiser des expositions nationales et internationales, entreprendre des actions de formation, de perfectionnement au profit des artisans relevant de leur circonscription et créer des établissements liés à leurs missions notamment, des antennes, des écoles de formation et de perfectionnement, des établissements de promotion (galeries d'exposition-vente). Pour rappel, le nombre de Chambres de l'artisanat et des métiers à travers le territoire national est de 48 structures.