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Des métiers ni oubliés ni négligés
Artisanat etat des lieux
Publié dans Le Midi Libre le 03 - 01 - 2009

Chaque région d'Algérie a ses propres petits métiers. De l'argile en passant par la tapisserie, la dinanderie et la confection des habits brodés au fil d'or, les petites mains font et refont inlassablement les gestes d'une dextérité remarquable qui, au final, sera une petite merveille. Il fut un temps où les usines implantées çà et là avaient quelque peu tué les petits artisans qui, à la faveur du dernier plan quinquennal, particulièrement dans le cadre du Fonds national du développement des activités artisanales, ont repris du poil de la bête. Des métiers qui se transmettent de père en fils par passion. Nos correspondants à travers le pays ont rencontré ces petits artisans qui parlent de leur métier, mais aussi des difficultés qu'ils rencontrent.
Chaque région d'Algérie a ses propres petits métiers. De l'argile en passant par la tapisserie, la dinanderie et la confection des habits brodés au fil d'or, les petites mains font et refont inlassablement les gestes d'une dextérité remarquable qui, au final, sera une petite merveille. Il fut un temps où les usines implantées çà et là avaient quelque peu tué les petits artisans qui, à la faveur du dernier plan quinquennal, particulièrement dans le cadre du Fonds national du développement des activités artisanales, ont repris du poil de la bête. Des métiers qui se transmettent de père en fils par passion. Nos correspondants à travers le pays ont rencontré ces petits artisans qui parlent de leur métier, mais aussi des difficultés qu'ils rencontrent.
Tizi-Ouzou
La commercialisation, le gros problème
La wilaya de Tizi-Ouzou est réputée pour son produit artisanal riche et varié. Poterie, tapisserie, vannerie, habits traditionnels, sculpture sur bois… chaque région de la wilaya a sa propre spécialité. Ainsi, pour le tapis c‘est plutôt la partie Nord qui en détient le savoir-faire. La localité la plus réputée pour cette activité est Aït Hicham, le village des tapissières sis dans la commune d‘Aït Yahia (daïra de Aïn E-lHammam). Chaque été, cette localité abrite la fête nationale du tapis et reçoit des tapissières des quatre coins du pays. Mais il faut dire que si rien n‘est fait dans le volet commercialisation, la tapisserie n‘aura pas de longues années devant elle. En effet, déjà les tapissières ne produisent que pour les mariées et encore, le nombre de celles qui comptent dans leur trousseau le fameux tapis de la mariée se réduit comme une peau de chagrin. Les problèmes auxquels sont confrontés les tapissiers sont celui de la cherté de la matière première, à savoir la laine, et de l‘écoulement de leurs produits. A chaque fête, les tapissières ne ratent pas l‘occasion de solliciter l‘aide de l‘Etat pour qu‘elles puissent perpétuer cette tradition mais en vain. Un peu plus loin, une autre activité est préservée depuis des millénaires. Exclusivité des hommes cette fois-ci, le bijou kabyle en argent serti de corail est fabriqué chez les Ath-Yenni. L‘activité n‘est pas mieux lotie que la tapisserie puisque les artisans se plaignent aussi de la cherté et de la rareté de la matière première, à savoir le corail et l‘argent. Si des bijoutiers ont préféré mettre la clé sous le paillasson et changer d‘activité pour continuer à nourrir leur famille, d‘autres continuent à y exercer leur métier par passion tentant de s‘adapter à la mode faisant perdre dans certains cas l‘identité du bijou kabyle. Plus au sud de la wilaya, on retrouve la poterie. Chaque année, une fête dédiée à cet art est organisée dans la commune de Maâtkas. Une occasion pour les artisans de vendre leurs produits. C‘est notamment durant la saison estivale, avec l‘arrivée des étrangers et des immigrés, que la poterie trouve preneurs. Passé l‘été, les artisans trouvent d‘énormes difficultés à commercialiser leurs produits. La direction de la PME et de l‘artisanat a organisé des journées de sensibilisation afin d‘encourager les artisans à s‘organiser en association. La démarche est inspirée du modèle allemand les Necleus qui permet aux artisans de se regrouper en branche d‘activité pour mieux profiter des opportunités de formation et avoir plus de possibilité de décrocher des marchés. Une démarche qui semble intéresser les concernés qui veulent s‘accrocher à tout ce qui peut les faire sortir de la situation où ils se trouvent… et sauvegarder leurs métiers. Z. H.
Tizi-Ouzou
La commercialisation, le gros problème
La wilaya de Tizi-Ouzou est réputée pour son produit artisanal riche et varié. Poterie, tapisserie, vannerie, habits traditionnels, sculpture sur bois… chaque région de la wilaya a sa propre spécialité. Ainsi, pour le tapis c‘est plutôt la partie Nord qui en détient le savoir-faire. La localité la plus réputée pour cette activité est Aït Hicham, le village des tapissières sis dans la commune d‘Aït Yahia (daïra de Aïn E-lHammam). Chaque été, cette localité abrite la fête nationale du tapis et reçoit des tapissières des quatre coins du pays. Mais il faut dire que si rien n‘est fait dans le volet commercialisation, la tapisserie n‘aura pas de longues années devant elle. En effet, déjà les tapissières ne produisent que pour les mariées et encore, le nombre de celles qui comptent dans leur trousseau le fameux tapis de la mariée se réduit comme une peau de chagrin. Les problèmes auxquels sont confrontés les tapissiers sont celui de la cherté de la matière première, à savoir la laine, et de l‘écoulement de leurs produits. A chaque fête, les tapissières ne ratent pas l‘occasion de solliciter l‘aide de l‘Etat pour qu‘elles puissent perpétuer cette tradition mais en vain. Un peu plus loin, une autre activité est préservée depuis des millénaires. Exclusivité des hommes cette fois-ci, le bijou kabyle en argent serti de corail est fabriqué chez les Ath-Yenni. L‘activité n‘est pas mieux lotie que la tapisserie puisque les artisans se plaignent aussi de la cherté et de la rareté de la matière première, à savoir le corail et l‘argent. Si des bijoutiers ont préféré mettre la clé sous le paillasson et changer d‘activité pour continuer à nourrir leur famille, d‘autres continuent à y exercer leur métier par passion tentant de s‘adapter à la mode faisant perdre dans certains cas l‘identité du bijou kabyle. Plus au sud de la wilaya, on retrouve la poterie. Chaque année, une fête dédiée à cet art est organisée dans la commune de Maâtkas. Une occasion pour les artisans de vendre leurs produits. C‘est notamment durant la saison estivale, avec l‘arrivée des étrangers et des immigrés, que la poterie trouve preneurs. Passé l‘été, les artisans trouvent d‘énormes difficultés à commercialiser leurs produits. La direction de la PME et de l‘artisanat a organisé des journées de sensibilisation afin d‘encourager les artisans à s‘organiser en association. La démarche est inspirée du modèle allemand les Necleus qui permet aux artisans de se regrouper en branche d‘activité pour mieux profiter des opportunités de formation et avoir plus de possibilité de décrocher des marchés. Une démarche qui semble intéresser les concernés qui veulent s‘accrocher à tout ce qui peut les faire sortir de la situation où ils se trouvent… et sauvegarder leurs métiers. Z. H.


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