« La qualité est visible dans les comportements et dans l'organisation de l'entreprise. C'est aussi un acte professionnel, une fonction et une culture », a estimé Abdelhamid Ouaret, DG de Verital, entreprise publique spécialisée dans la supervision de la sécurité des transports. Pour lui, l'enquête sur un incident peut effectivement améliorer la situation du secteur mais le plus important est de passer d'une « enquête de responsabilité à une enquête des recommandations » afin de tirer les enseignements. Pour lui, la qualité du service est un indicateur pour les responsables des entreprises et des institutions. Abdelhamid Ouaret a appelé à la création d'un observatoire de qualité des entreprises qui aura comme mission « d'identifier les défaillances du secteur, de les faire assumer par les véritables responsables et surtout de connaître les indicateurs de satisfaction et de mécontentement des usagers ». Sur ces points, le directeur du bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile, le Français Jean-Paul Troalec, a rappelé que « le progrès réalisé dans le transport aérien s'est fait grâce aux enquêtes bien menées ». Exemple : les enquêtes diligentées après un crash d'avion doivent remplir un certain nombre de conditions pour assurer leur succès. Elles doivent être menées par des enquêteurs autonomes et indépendants ayant un pouvoir décisionnel et un haut sens de la morale. Le conférencier est revenu sur l'importance du facteur humain dans la sécurité aérienne. Il a estimé nécessaire de mettre en place une politique de sécurité dans les différents segments du secteur des transports. D'autres intervenants sont revenus sur les plans de modernisation mis en place dans les transports maritime et ferroviaire. La grande faille dans le transport maritime est « le manque de capacités managériales » alors que la gestion des ports souffre « d'un retard en matière logistique ». Les grandes ambitions affichées à travers la mise en place d'un plan de développement du secteur ferroviaire sont le transport de 80 millions de voyageurs en 2015 (32 millions actuellement). L'ouverture des lignes Thénia-Tizi Ouzou et Birtouta-Zéralda en 2015 reste insuffisante pour régler le problème du transport de la banlieue d'Alger. « Nous allons atteindre la saturation en 2017, d'où la nécessité de mener un programme d'aménagement de la zone ferroviaire d'Alger », a indiqué Ayach Hakim de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). Un port à l'extérieur d'Alger ? La situation des infrastructures à Alger a été également abordée par l'urbaniste Amine Benaïs, qui a affirmé que la capitale va enregistrer 6,3 millions de déplacements quotidiens en 2015. « La situation est dramatique et va encore se détériorer car les moyens de transport en commun engagés ne sont pas suffisants pour permettre une mobilité facile dans la capitale », a-t-il affirmé. Une solution globale est envisagée dans le cadre du plan stratégique d'Alger 2029. Les actions menées pour faire face à cette pression consistent à accélérer la livraison des infrastructures structurantes, réorganiser le système des bus, fusionner les services du transport en commun et envisager une politique de pôle d'échange. L'expert a proposé d'ouvrir un port à l'extérieur d'Alger, estimant que cette infrastructure est à l'origine des encombrements que connaît la capitale.