L'inauguration de cette infrastructure aéroportuaire est prévue début avril. La gestion a été attribuée à l'entreprise Aéroports de Paris (ADP). La gérance du free-shop a été confiée à Duty Free Suisse ; les restaurants et cafés sont revenus à Compass Europe. - Trois accords concernant l'aviation civile et le secteur ferroviaire ont été signés par Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, lors de sa visite en France. C'est finalement à l'entreprise Aéroports de Paris, plus connue sous le sigle de (ADP), qu'échoit la mission de gestion de la nouvelle aérogare d'Alger, dont l'inauguration aura lieu début avril, apprend-on de sources gouvernementales. L'organisme français aura à gérer cette structure pendant une période allant de trois à cinq ans en prenant en charge le volet de la formation du personnel. “La nouvelle aérogare sera une école de formation pour tous les aéroports du pays”, nous a confié, hier, une source gouvernementale. “Quant à la partie free-shop, elle a été confiée à Duty free Suisse”, ajoute notre source qui précise que les restaurants et salons de thé seront directement gérés par Compass-Europe pendant une période bien déterminée. Ces décisions sont prises pour assurer une meilleure gestion et rentabilité du plus bel aéroport algérien, réalisé sur des fonds algériens. Cette nouvelle aérogare, qui est la réplique de la maquette de l'aéroport de Francfort dotée de toutes les commodités et services modernes, viendra remplacer l'actuelle infrastructure qui ne cadre pas avec la nouvelle image que l'Algérie veut offrir aux visiteurs étrangers et aux nombreuses délégations importantes qui transitent par Alger. La question de la gestion de la nouvelle aérogare a d'ailleurs été abordée lors de la visite du ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, à Paris et qui s'est achevée hier par la signature de plusieurs accords importants dans le domaine de l'aviation civile et du ferroviaire. La troisième et dernière journée a été marquée par une communication donnée par le représentant du gouvernement algérien devant les opérateurs et “décideurs” économiques français, le Medef. Le ministre des Transports a répondu aux questions des patrons français sur les différentes réformes et chantiers en cours, notamment les détails des projets prévus dans le cadre du programme de soutien à la croissance économique (PSCE) 2005-2009, lancé en avril dernier par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, et son homologue français, Dominique Perben, ont signé, jeudi à Paris, trois accords de coopération et de partenariat dans le domaine des transports. Le premier accord est relatif aux services aériens. Il met fin à une situation de non-accord “marquant les relations franco-algériennes en la matière depuis 1987”. La rupture de l'accord, qui remonte aux premières années de l'Indépendance par le ministre en charge du secteur, n'a pas été suivie par l'ouverture des discussions pour “négocier” et signer un nouvel accord. Cette absence de texte, devant réguler les relations et la coopération, sera comblée par cet accord qui offre un cadre juridique dans lequel seront discutés tous les aspects liés à l'aviation civile. “Ces relations étaient jusque-là gérées de manière informelle sur la seule base du principe de courtoisie”, a-t-on souligné lors d'une conférence de presse conjointe de MM. Maghlaoui et Perben. Cet accord, qui tient compte des clauses européennes en matière de conventions aériennes, vient baliser ainsi le cadre juridique des relations aériennes entre les deux pays. Il introduit notamment “des principes souples pour l'exploitation des services aériens, prend en charge les questions de sécurité et de sûreté et assure un équilibre général” entre les deux pays dans la gestion des flux aériens. Il devrait aussi permettre “un développement rapide des lignes aériennes”, a-t-on estimé lors de la conférence de presse. L'Algérie a des accords similaires avec d'autres pays. Sur un autre plan, la visite du ministre des Transports a été marquée par la signature d'un accord important dans le domaine de l'aviation civile entre les deux compagnies aériennes algérienne et française. Le président-directeur général de la compagnie nationale Air Algérie, Mohamed-Tayeb Benouis, et son homologue d'Air France, M. Spinetta, ont de leur côté signé le renouvellement de l'accord de coopération entre les deux avionneurs, “dans un contexte de marché jugé très porteur”. Les responsables des deux compagnies ont, par ailleurs, signé un avenant à l'accord en question sur l'assistance mutuelle sur tous les plans. Cette coopération se traduira très prochainement par l'entrée d'Air Algérie à l'alliance des compagnies aériennes dans le cadre du système Sky-Team. Cette formule offre beaucoup d'options et avantages aux voyageurs qui se déplacent à bord de la compagnie nationale comme à ceux qui se rendent ou transitent par les aéroports algériens. Il reste que l'acceptation d'Air Algérie dans l'alliance passera par la satisfaction d'un cahier des charges que les deux parties signeront. L'entreprise que dirige Tayeb Benouis est obligée d'améliorer ses prestations, la qualité du travail et se conformer aux critères qui régissent l'alliance dont Air France est actuellement la colonne vertébrale. Et en contrepartie, le pavillon national gagnera et en aura internationale. Cette décision aura, selon des sources gouvernementales, des répercussions positives. Par ailleurs, le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), Lalaïmia Abdelhamid, et celui de la compagnie maritime française (CMA-CGM), ont signé un protocole d'accord de partenariat portant sur la création d'une société de transport intermodal de conteneurs. Cet accord porte sur l'acheminement des conteneurs par voie ferrée du terminal du port de Béjaïa vers le port sec de Rouiba. Cette démarche offre plusieurs avantages aux opérateurs économiques, notamment le prix du transport, la rapidité et la sécurité de la marchandise. Au cours de la conférence de presse animée après la signature de ces trois accords, M. Maghlaoui a rappelé les grandes lignes des réformes économiques entreprises en Algérie, notant que cette rencontre à Paris, pour notamment le secteur des transports, témoigne “du bon climat d'affaires qui prévaut” et de “la qualité des relations algéro-françaises”. Pour M. Perben, “c'est un jour important, et la signature de ces différents accords est le signe des bonnes relations d'amitié et de coopération” entre l'Algérie et la France. “L'Algérie s'est engagée dans d'importants programmes d'infrastructures auxquels les entreprises françaises pourraient contribuer par notamment des mesures d'accompagnement”, a-t-il ajouté. Le secteur des transports en Algérie a mis en chantier un programme de 10 milliards de dollars sur les 60 du plan quinquennal économique 2005-2009. Peu avant la conférence de presse, les deux ministres s'étaient entretenus de l'ensemble des relations bilatérales dans le domaine des transports. Une importance particulière a été accordée au dossier de la formation des cadres algériens de l'aviation civile. À cet égard, une mission devrait prochainement mettre en place ce projet, a indiqué M. Perben. S. T.