À la Basse Casbah, il est à peine 10 heures et quart que le bureau de l'état civil est grouillant de monde. Tous les guichetiers sont à pied d'œuvre en train de remplir les papiers des citoyens. Ces derniers sont bien disciplinés attendant leur tour sur un grand banc. D'habitude, la file d'attente est plus longue au point que les citoyens se retrouvent à l'extérieur de la mairie qu'il vente ou qu'il pleuve pour obtenir le fameux papier manquant à leur dossier. Actuellement, une autre disposition est venue alléger le fardeau des guichetiers et, par là même, celle des citoyens qui ne seront plus, désormais, dans l'obligation de déserter leur bureau pour venir faire la queue et obtenir des documents. Et pour cause, depuis le mois sacré du Ramadhan, l'APC de la Basse Casbah a réorganisé l'état civil pour le rendre plus accessible à tous. Ainsi, trois équipes se relayent pour prendre en charge les doléances des administrés de huit heures jusqu'à 21 heures. La première équipe commence le travail de 8 heures à 12 heures 30. La seconde entame son service de 12 heures 30 à 17 heures. La troisième prend le relais jusqu'à 21 heures. Concernant la permanence pour l'enregistrement des décès et le permis d'inhumer, elle est assurée H 24 par deux employés. M. Mohamed Iarkani, chef du service de l'Etat civil, reconnaît que le soir, il n'y a pas beaucoup de monde qui afflue vers les guichets. « Ce sont en général les administrés qui habitent les environs qui viennent pour légaliser certains papiers » a-t-il affirmé. Par ailleurs, il confirme que depuis cette nouvelle organisation, la tension entre les travailleurs et les citoyens a baissé sensiblement. « Plus de nerfs à fleur de peau, plus d'emportement et de mots déplacés ». Quand un citoyen se présente pour retirer un papier, à l'entrée, il sait où il se dirige pour ne pas perdre de temps. Par ailleurs, cette nouvelle organisation a été motivée par la décision de l'ex-wali d'Alger qui a donné des instructions concernant certains services des mairies de rester ouverts après les heures de travail. À l'APC d'Alger-Centre, le grand hall est à moitié vide. C'est la même organisation. En d'autres termes, l'état civil fonctionne tous les jours sauf le week-end, durant 13 heures non stop. « Bien que le gros du travail soit effectué dans la matinée, il n'en demeure pas moins que les guichetiers de l'après-midi et du soir ont également leur charge de travail », soutient un responsable qui veut garder l'anonymat. Les pièces les plus demandées sont l'extrait de naissance (12) - lieu de naissance de l'intéressé - indispensable pour la constitution de certains dossiers. Ce papier est suivi par l'établissement de la fiche familiale, le certificat de résidence, l'acte de décès et l'acte de mariage. Le service spécial légalisation de photocopies conformes à l'original est très sollicité. Le guichetier travaille comme un automate avec les différents cachets humides et le stylo avec lequel il doit apposer sa signature. Dans le grand hall des chaises sont alignées où sont assis jeunes et moins jeunes attendant calmement loin du brouhaha et l'anarchie qui caractérisaient les bureaux de l'état civil. Apparemment, cette nouvelle organisation profite à tous, du moins dans les deux APC que nous avons visitées.