Disputes, cris, passe-droit, anarchie… sont autant de phénomènes qui caractérisent les bureaux de l'état civil de l'APC de Blida. Achaque rentrée scolaire et sociale, à Blida, il est parfois plus difficile d'obtenir un document relevant de l'état civil que de se procurer un visa pour l'Europe ! Déjà tôt le matin, ils sont quotidiennement une centaine de citoyens qui font une longue queue pour retirer un extrait de naissance n°12, au siège de l'APC, ce qui est pourtant un droit. Disputes, cris, passe-droit, anarchie… sont autant de phénomènes qui caractérisent les bureaux de l'état civil de l'APC de Blida et ses alentours. Le début de l'informatisation de l'état civil du temps de Bayzid, ex- maire de Blida, a certes été utile, mais n'a pas réglé définitivement le problème tant le flux de citoyens ne cesse de croître. «Je suis là depuis 8h du matin. Il est 11h et j'attends toujours mon tour», se plaint un sexagénaire l'air fatigué. Pour un élu à la même APC, c'est l'absence de la direction de la réglementation à la mairie de Blida et le fonctionnement des services de l'état civil avec des agents relevant du filet social qui enveniment la situation. «L'absence d'une direction de la réglementation au sein de notre APC pénalise son bon fonctionnement. Pis, comment voulez-vous que le service de l'état civil fonctionne, dans les règles de l'art, avec des agents payés à 3000 DA le mois», a-t-il insisté. De son côté, un administrateur de l'APC de Blida n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer les mauvaises conditions de travail auxquelles font face, au quotidien, les travailleurs de cette APC. «Cela n'est pas sans conséquences négatives sur la qualité des prestations offertes aux citoyens. Le siège de l'APC de Blida est ancien et très exigu par rapport à la population de cette commune estimée à 300 000 habitants.Cela se passe au moment où le projet du futur siège de notre APC patine toujours depuis plus de 20 ans», atteste l'administrateur interrogé, avant de poursuivre : «On essaye de réduire la manipulation des anciens registres et refaire leur reliure, car plus de 300 actes de naissance sont ou perdus ou détériorés. Ce sont les actes des années 1950 qui sont les plus touchés par ce phénomène. Cela nous pousse à travailler, en étroite collaboration, avec les instances judiciaires pour avoir le double des copies et régler ce problème. Blida, c'est surtout 15 000 naissances par an, alors que son APC manque cruellement de moyens humains et matériels pour gérer convenablement l'état civil». Enfin, nous avons appris que le service de l'état civil de la commune de Blida compte (entre 1879 et 2010) 464 982 actes de naissance (854 registres), 89 959 actes de mariage (228 registres) et 154 945 actes de décès (308 registres). Ces documents demeurent tous en danger si rien n'est fait pour leur conservation.