L'inauguration, hier, du département d'enseignement de la langue turque à l'Université de Bouzaréah vient renforcer des relations déjà bien diversifiées entre la Turquie et l'Algérie. C'est une première en Algérie. 85 étudiants y sont déjà inscrits alors qu'une cinquantaine d'étudiants algériens poursuivent actuellement leurs études supérieures en Turquie. La nouvelle filière accueillera 147 étudiants à l'Université d'Alger 2 et 41 à l'Université islamique Emir-Abdelkader de Constantine. L'enseignement des sciences et de la civilisation islamiques nécessite une connaissance académique approfondie et spécialisée des langues étrangères, comme le turc et le persan. Ces dernières années, des étudiants et des enseignants algériens ont effectué des démarches pour poursuivre leur cursus universitaire en Turquie. Une démarche souvent motivée par la volonté de consulter d'anciens manuscrits turcs. L'intérêt des historiens pour la langue turque réside dans les relations qui ont uni l'Algérie à la Sublime porte pendant près de trois siècles. Intervenant à l'occasion de l'inauguration du département d'enseignement de la langue turque, Chubane Urlu, vice-président de l'Institut culturel turc Younes Emri, a souligné que cette démarche tend à renforcer les liens entre les deux pays. « Il est nécessaire d'aborder la coopération dans un esprit d'échange mutuel basé essentiellement sur les aspects culturel et éducatif ainsi que sur les plans de la formation et de l'enseignement », dira-t-il. Pour Hamidi Hamici, recteur de l'Université d'Alger 2, « cette manifestation vient sceller une amitié pluricentenaire ». Des résultats positifs sont également attendus sur le plan culturel. Lors de cette cérémonie, l'ambassadeur de la République de Turquie en Algérie, Adnan Keçeci, a passé en revue l'état des relations bilatérales dans le domaine de l'enseignement des langues, qualifiant cet élan de « nouvelle impulsion en termes d'échanges interuniversitaires ». M. Keçeci a plaidé pour le renforcement de l'enseignement de la langue turque dans les universités algériennes, notamment dans les filières histoire et civilisation.