Dans un point de presse organisé jeudi dernier au siège du premier commandement régional de la Gendarmerie nationale à Blida, le chef d'état-major, le colonel Aïssa Bidel, a tiré la sonnette d'alarme sur le problème des personnes qui conduisent sous l'emprise de la drogue. Selon le conférencier, même si le nombre de décès sur les routes a diminué durant l'année 2013, le 1er CRGN, qui couvre les 11 wilayas du centre, enregistre, cependant, une hausse de 146 accidents par rapport à l'année 2012. « Malgré les études et les dispositifs mis en place, l'objectif de faire baisser au maximum le nombre d'accidents de la circulation n'est pas atteint. C'est notre grande préoccupation », a regretté l'officier supérieur. Il a expliqué ce phénomène par le fait que certains conducteurs aient obtenu leur permis de conduire avec beaucoup de facilités, sans bénéficier du moindre enseignement du code de la route, mais aussi parce que certains conduisent sous l'effet des psychotropes. « Nous faisons des études et des expertises pour comprendre pourquoi un accident survient dans un endroit où, par exemple, la priorité est clairement indiquée. Nos conclusions aboutissent généralement au constat que la majorité des personnes responsables d'accidents ne maîtrisent pas le code de la route ou qu'elles sont sous l'emprise des psychotropes », a expliqué le colonel Bidel. De ce fait, le chef d'état-major propose une solution qui pourrait atténuer le phénomène. « Toute postulant à l'examen du permis de conduire doit fournir, dans son dossier, un bilan sanguin et urinaire pour prouver qu'elle ne se drogue pas », suggère-t-il. Par ailleurs, l'officier supérieur a annoncé le retrait de 184.882 permis de conduire et l'établissement de 221.590 contraventions. Concernant le crime en général, le colonel Aïssa Bidel a noté que le 1er CRGN a enregistré une baisse durant l'année 2013. Selon lui, les 17.125 affaires traitées ont abouti à l'arrestation de 12.348 personnes, dont 3.654 sont derrière les barreaux. Soit une baisse de 2.831 affaires traitées par rapport à l'année de 2012. « Il n'y a pas de phénomène de kidnappings » Le colonel a affirmé que la majorité des cas de disparition traités par ses services dans les 11 wilayas du centre du pays ne relèvent pas de kidnappings au sens propre du mot, mais plutôt de mineurs qui fuient le domicile parental pour maltraitance. Quant aux adultes, il s'agit, selon lui, de rapt pour viol, et les demandes de rançon sont rares. « Il n'y a pas de phénomène de kidnapping qui prend de l'ampleur dans notre pays », a affirmé l'officier supérieur qui parle de 9 cas enregistrés en 2013. « L'assassinat du jeune Amirouche n'a aucun lien avec le terrorisme » Au sujet du kidnapping puis du meurtre à Béni Zmenzer, dans la wilaya de Tizi Ouzou, de Mebrek Amirouche, un commerçant de 38 ans, dont le corps lardé de coups de couteaux a été retrouvé gisant dans le lit d'un cours d'eau dans la commune d'Agouni Gueghrane (Ouadhias), le colonel Aïssa Bidel a indiqué que ce crime n'a aucun lien avec le terrorisme. « C'est plutôt un crime crapuleux », a-t-il affirmé. Ses ravisseurs avaient exigé de ses parents une rançon de 3 millions de dinars contre sa libération. Selon le colonel, l'enquête suit son cours pour retrouver le (les) auteur (s) du crime. Et pour assurer une meilleure sécurité des biens et des personnes, un projet devrait être mis en exécution dans les quartiers populaires à forte concentration d'habitants. Selon le commandant de la première région de la Gendarmerie nationale de Blida, le général Abdelmadjid Benbouzid, ce projet est sur le bureau du gouvernement pour étude et adoption. « Une fois adopté, nous nous déploierons dans les quartiers populaires, comme Birtouta, à Alger, ou la nouvelle ville Ali-Mendjeli à Constantine », a précisé le général.