Photo : Slimene S.A. L'une des priorités des pouvoirs publics est le contrôle rigoureux des deniers publics et la lutte contre la corruption. D'ailleurs, une batterie de mesures a été mise en place à cet effet. C'est du moins ce qui ressort de la déclaration du ministre des Finances, Karim Djoudi, sur les ondes de la radio nationale. Le ministre a indiqué qu'un premier contrôle s'opère au niveau des donateurs qui engagent les dépenses, tandis qu'un deuxième contrôle s'effectue au niveau des contrôleurs financiers qui valident l'exécution de la dépense. Dans le même ordre d'idées, il a souligné que le troisième élément de contrôle se fait à travers le nouveau texte sur les dépenses d'équipement. Ce texte, explique le premier argentier du pays, «oblige à scinder les dépenses d'équipement en plusieurs phases avec une obligation qui concerne les grands projets au-delà de 20 milliards de dinars, et ce, lorsqu'il y a validation de ces études par la caisse nationale des équipements et de développement au niveau du ministère des Finances qui valide l'étude». Pas seulement, puisqu'un autre élément additionnel de contrôle des deniers publics stipule que «toute réévaluation des projets doit obligatoirement être validée par le conseil des ministres lorsqu'elle dépasse 15%». En outre, le ministre a mis l'accent sur les instructions qui ont été diffusées, entre autres, aux contrôleurs financiers et aux autres donateurs en vue d'instaurer une discipline plus forte en matière de gestion de la ressource publique. Par ailleurs, le même responsable a souligné l'existence, au niveau des donateurs comme des contrôleurs financiers, «de plus en plus de priorités dans cette façon d'observer la dépense publique». S'agissant du mode opératoire dudit contrôle, en dépénalisant l'acte de gestion, le ministre a précisé que «ce sujet est aujourd'hui débattu au niveau du gouvernement et on essaie de trouver la meilleure solution». Et d'ajouter : «la frontière est difficile, il est évident que nous avons aujourd'hui un code de commerce qui régit l'activité des sociétés par actions, qui donne un rôle particulier au conseil d'administration et une relation entre le premier gestionnaire et le conseil d'administration. Le gestionnaire public gère une ressource publique et quand les problèmes apparaissent, c'est l'Etat qui intervient pour couvrir les pertes ou les insuffisances». Sujet d'actualité s'il en est, les investissements directs étrangers ont été également abordés par le ministre. Ce dernier a estimé que ceux-ci n'ont pas baissé en Algérie en termes de flux financiers, et cela «on peut le vérifier lorsque l'on constate l'augmentation de capital des banques et des assurances qui s'est opérée en partie par importation de devises». Aux yeux du ministre, la règle du 51/49%, introduite dans la loi de finances complémentaire pour 2009, «n'a pas eu d'impact sur les investissements directs étrangers en Algérie, même si au début elle a posé un problème d'explication». Mais aujourd'hui, précise M. Djoudi, «les choses se font correctement». Par ailleurs, le ministre a souligné que les partenaires étrangers ont été informés sur le management des projets en étant minoritaires ainsi que sur le partage des dividendes selon les règles liées à l'investissement. En 2008, a-t-il soutenu, «l'impact de la crise financière mondiale a fait que le mouvement des capitaux et les IDE se sont réduits et que des IDE installés dans un certain nombre de pays se sont retirés pour se repositionner sur leur place d'origine». L'Algérie est une réserve de croissance économique en raison, dira le ministre, «de ses forts taux de croissance enregistrés et de son plan de développement qui donnent une visibilité et une solvabilité à moyen terme pour les entreprises». Pour ce qui est du transfert des dividendes à l'étranger, le ministre a fait savoir «qu'aucun transfert n'aura lieu en cas de contentieux».