Le partenariat Algérie-Union européenne a fait l'objet, hier, d'une journée d'évaluation, à Alger, en présence de responsables de l'UE, ceux des Affaires étrangères, des ambassadeurs accrédités à Alger, ainsi que des organisations patronales et de la société civile et des représentants des organisations internationales. Chacune des deux parties a donné son point de vue sur les avancées réalisées par la coopération entre l'Algérie et l'UE mais aussi sur les insuffisances. Pour Ali Mokrani, directeur général Europe au ministère des Affaires étrangères, le bilan des relations entre les deux parties, surtout depuis la signature de l'accord d'association, est « mitigé », notamment sur le plan économique. « Beaucoup reste à faire », dira-t-il. Il a souhaité que l'UE apporte son soutien à l'Algérie dans l'effort de diversification de son économie, en augmentant les investissements directs, et un appui à ses politiques sectorielles. « L'UE devra passer, dit-il, à la phase d'écoute de ses partenaires pour élaborer des programmes utiles. » M. Mokrani, qui a critiqué certains outils de la coopération tel que mis en œuvre jusque-là par l'UE, comme l'assistance technique, estime que « la signature des accords n'est pas une fin en soi ». Il a appelé à « un effort d'interprétation positive » de ces accords pour améliorer la coopération, comme on a pu le faire récemment sur la question du report du démantèlement tarifaire et la mise en œuvre de la zone de libre-échange. M. Mokrani a souhaité le lancement, entre l'Algérie et l'Union européenne d'un plan d'action dans le cadre de la politique de bon voisinage et de « passer d'un partenariat commercial à un partenariat économique ». Un forum économique est prévu, à cet effet, en juin prochain, pour lancer ce nouveau processus. Le représentant de l'Algérie s'est montré satisfait de la mise en œuvre, le 5 mars prochain, de l'accord de coopération scientifique et technique, tout en critiquant au traitement de la dimension humaine qui mérite « plus d'importance et d'attention ». Celle-ci reste, regrette-t-il, « le parent pauvre » de ce partenariat, allusion à la libre circulation des personnes. Quatre nouveaux axes de coopération identifiés Réponse de Marek Skolil, ambassadeur et chef de la Délégation de l'UE en Algérie : « L'UE est en train de cadrer sa coopération avec ses partenaires ». La présence du responsable de la politique de bon voisinage au sein de l'UE, Michael Köhler, à cette journée d'évaluation, montre le désir de cette dernière de répondre aux vœux de l'Algérie d'autant plus que la politique de bon voisinage, c'est « l'une de nos priorités », a signalé M. Köhler. Celle-ci se fonde sur la « stabilité, la sécurité et surtout le respect de la démocratie et de la société civile », a-t-il signalé. Le représentant de l'UE a appelé à une « identification des priorités » en mettant à jour la feuille de route de 2008 qui « devrait être revue de façon périodique », selon lui. M. Köhler a ajouté que ce ne sont pas les chiffres qui importent mais les « moyens mobilisés et que nous continuerons à mobiliser ». Tout cela devra être inclus dans « l'accord de bon voisinage que nous sommes en train de négocier avec l'Algérie », a-t-il affirmé. Il faut noter que les responsables de l'UE ont annoncé un nouveau programme de coopération qui s'étale de 2014 à 2020, avec un nouvel instrument financier « mieux adapté à l'évolution de la situation politique » et qui répond à « des objectifs spécifiques ». Il n'y aura pas de réduction des montants alloués à la coopération malgré les contraintes financières et « le contexte difficile des pays membres », rassure-t-on. Quatre axes de coopération prioritaires ont été identifiés avec l'Algérie sur une période qui s'étale de 2014 à 2017. Ils seront soumis à la validation, le 18 mars, des membres de l'UE. Il s'agit de l'accompagnement des réformes de la justice, de l'appui aux médias, du volet formation emploi et, enfin, du programme de diversification de l'économie.