Bâtir mieux, en respectant les normes et le règles de construction, semble être le cheval de bataille du ministère de l'Habitat. Et pour ce faire, il peut compter sur le concours du CTC (organisme de contrôle technique et de normalisation des risques liés à la construction). « Le CTC veille sur le bien-être et la sécurité des citoyens. Il contrôle la conformité et la qualité des études faites par les bureaux d'étude », précise Arab Saïd, président-directeur général du directoire SGP-Genest. S'exprimant lors d'une journée internationale sous le thème « diagnostic, expertise du bâti existant et le retour d'expérience », organisée, à Alger, par la SGP-Genest, il précise : « Nous refusons tout plan qui n'est pas conforme. Nous refusons de certifier toute construction qui n'est pas conforme à la sécurité », rassure-t-il. Et si le maître d'ouvrage décide de faire une convention de suivi, le CTC supervisera les travaux. Toutefois, il a tenu à faire la part des choses : le CTC n'est pas le seul responsable de la construction. Il précise que l'organisme n'a pas le pouvoir d'arrêter le chantier ou de démolir les constructions ne répondant pas aux normes. Car dans le bâtiment, d'autres acteurs interviennent : bureau d'étude, entrepreneur, maître d'ouvrage, sous-traitant et architecte. Ce qui est sûr, selon lui, c'est que l'Algérie « doit » se doter « d'un outil de contrôle technique » pour assurer la sécurité des citoyens. C'est, d'ailleurs, dans cette perspective qu'il a été décidé d'élargir les missions du CTC en corps d'état secondaire et en corps d'état technique. En outre, « nous sommes en train de réfléchir pour mettre en place des structures pour contrôler et vérifier les matériaux de construction importés », souligne le même responsable. A moyen terme, il sera procédé à la création au niveau du port d'un autre laboratoire pour le contrôle du ciment importé. Pour ce qui est du vieux bâti, le CTC fait un travail technique. Là, encore, « nous n'avons pas le pouvoir d'intervenir pour faire sortir les gens ou démolir. Par contre, notre mission consiste à proposer des solutions », insiste Arab Saïd. Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'Habitat, Nacereddine Azem, estime que le CTC a un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre de la politique du ministère qui vise la qualité et la sécurité des constructions. Il soutient que le CTC reste le « garant » de l'Etat dans la construction. Le SG n'a pas manqué de signaler que l'élargissement des missions de contrôle du CTC est un « saut » dans le développement durable pour le secteur et l'acte de bâtir. Il indique qu'une construction fiable et une réhabilitation parfaite auront pour effet de réduire la demande en logement. « Avec les technologies nouvelles, le CTC doit se mettre au même niveau de compétence des étrangers en matière de formation et d'organisation », précise-t-il. M. Azem affirme, à l'occasion, que tous les matériaux de construction produits en Algérie où importés sont contrôlés. « Aucun matériau non conforme n'ait utilisé dans la construction », assure-t-il.