Le contrôle technique des constructions va subir de nouvelles modifications. Le gouvernement a décidé de récupérer les services du Centre technique de construction (CTC), structure passée à l'autonomie de gestion en 1989. Ce secteur a été considéré hier par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, comme étant très sensible et qu'il devait être sous la responsabilité des pouvoirs publics. Cette annonce a été faite par le ministre lors des travaux de la 29e session de la commission technique permanente pour le contrôle technique de la construction qui se sont déroulés au siège du ministère de l'Habitat. Depuis la politique de restructuration en 1986, l'Etat a créé cinq centres techniques de construction (CTC) répartis sur le territoire national. Agissant en tant qu'organismes de contrôle technique et de normalisation des risques liés à la construction, ils sont passés à l'autonomie de gestion en 1989. Cette politique renferme, selon Noureddine Moussa, des avantages et également des inconvénients. «Le contrôle technique des constructions doit se faire selon des références précises. On ne peut pas imaginer un contrôle technique qui se fait sur la base de la compétition à but lucratif. On a assisté à des CTC qui participaient en compétition pour disposer d'un marché de contrôle d'un ouvrage, alors que ces structures devraient être à la disposition des pouvoirs publics pour faire en sorte que les bâtiments soient sûrs et bien construits en respectant les normes en vigueur», a tenu à signaler le premier responsable du secteur de l'habitat et de l'urbanisme. Selon les déclarations du ministre, les CTC seront conservés en l'état actuel avec les mêmes missions, mais l'Etat entend mettre en place un centre de contrôle national qui prendra en charge la politique des pouvoirs publics en matière du respect des normes de construction. Les CTC actuels ne seront, selon les explications fournies, que des démembrements de l'entité nationale. En termes de référentiels techniques de construction, ils continueront à travailler selon les mêmes textes et règlements en vigueur en la matière, a souligné Noureddine Moussa. Le but de cette réforme est de mieux contrôler le processus de construction et de parfaire le système mis en place. L'Etat a décidé de passer à la qualité dans le cadre du prochain programme de construction tracé à l'horizon 2014. Cette récupération des CTC rompt toutefois catégoriquement avec le projet de privatisation entamé en 2006. Les autorités publiques avaient entrepris une démarche de privatisation des CTC en sollicitant des bureaux d'études spécialisés afin d'évaluer l'opération. En novembre 2006, les responsables du CTC Centre avaient évoqué, lors d'une conférence de presse, l'ouverture du capital, mais le projet a été ajourné quelque temps après pour des raisons qui demeurent à ce jour inconnues. Cette fois-ci, le ministre de l'Habitat est formel, l'Etat mise sur la qualité et œuvre à récupérer cette structure dans l'objectif de livrer des projets conformes en normes et en règles de construction. Les recommandations de Moussa S'adressant aux membres de la commission technique permanente, qui regroupe des spécialistes de trois secteurs, à savoir l'habitat, les travaux publics et les ressources en eau, Noureddine Moussa a exhorté les responsables à élaborer des textes référentiels et des règlements de construction s'inspirant des dispositifs internationaux. «Nous devons être à l'écoute des opérateurs du secteur. Le monde des matériaux et des techniques de construction évolue rapidement. La construction ne signifie pas uniquement l'édification de bâtiments. Je dois rappeler également que le CTC n'est pas là pour gagner de l'argent», a soutenu le ministre lors de sa déclaration inaugurale des travaux de cette 29e session. Faisant le bilan des programmes publics de logements, Noureddine Moussa a annoncé la réception à la date du 30 septembre 2009, de 953 000 logements, ajoutant que les projets inscrits pour la période 2005-2009 portent sur la réalisation de 1 650 000 logements. Le plan quinquennal 2010-2014 comprend, quant à lui, un programme de 1,2 million de logements à réaliser. A ce titre, la qualité sera le véritable leitmotiv de ce programme. «La non-qualité a finalement un coût énorme. Nous devons mettre en place aujourd'hui la démarche qui va donner de la qualité à nos constructions», a souligné le ministre en marge des travaux de cette rencontre.