Une table ronde a été organisée, samedi dernier, à l'Institut Cervantès d'Alger pour débattre du cinéma féminin. La rencontre entre dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme. Elle a été animée par Ahmed Bedjaoui, critique cinéma, Salim Aggar, journaliste et cinéaste, Fatma-Zohra Zamoum, scénariste, réalisatrice et productrice et Raquel Romero, directrice de l'institut. « Le cinéma féminin présente un panorama assez distinct du cinéma espagnol. Quatre femmes se sont attelées à produire des films qui traitent de la femme pour présenter un cinéma différent. Il est important de reconnaître le travail des femmes et le rôle que nous jouons dans la société sans trop verser dans le genre », dira Raquel Romero. Mais existe-t-il un cinéma féminin ? C'est très complexe de répondre à cette question, selon les conférenciers. Le cinéma est interprété par des femmes même s'il y a un déséquilibre énorme entre les hommes et les femmes. Sur les 20.000 cinéastes, il y a 600 femmes seulement. Le cinéma féminin en Espagne est né de la rupture avec l'ère franquiste. « On est passé d'un cinéma castré, fermé, sclérosé à un cinéma ouvert. Il y a eu une évolution dans le cinéma espagnol avec plus de sensibilité », dira encore Raquel Roméo. Pour Ahmed Bedjaoui, « le cinéma était tabou, enfermé, mais la transition démocratique et économique a joué un rôle déterminant dans l'ouverture du cinéma féminin espagnol ». Autrement dit, après Franco, il y a eu un renouvellement de l'espace social et une arrivée plus visible des femmes dans l'industrie cinématographique, même si leur nombre demeure très réduit. Les films qui sont projetés du 23 au 26 mars à l'Institut Cervantès sont des films qui portent sur une vision du monde où une attention particulière est accordée à la femme, ses désirs et ses préoccupations. « Sept tables de billard français » est un long métrage qui raconte l'histoire d'Angela qui voyage avec son fils vers la capitale pour voir son père malade. Elle arrive trop tard, son père vient de décéder en lui laissant comme seul héritage une affaire en ruine : un local avec sept tables de billard français. Peu de temps après, elle apprend que son mari a disparu dans d'obscures circonstances. Angela décide alors de reconstruire sa vie et entreprend de rénover le vieux local. « Le chien dans la crèche » est un film de Pilar Miro. Il s'agit d'une adaptation cinématographique de la pièce de Lope de Vega sur un texte en vers. « Blog » d'Eléna Trape est une comédie de 90 minutes basée sur une histoire vraie. Le film raconte l'histoire d'un groupe de jeunes filles de 15 ans de la classe moyenne, avec un plan secret et un objectif commun : la nécessité de vivre des émotions fortes qui les distinguent du reste.