Dans cette nouvelle réglementation qu'ils devaient signer le 20 mars, il est stipulé qu'ils sont considérés comme grossistes. Une appellation qu'ils rejettent. « Nous sommes mandataires et non grossistes. Nous n'achetons pas de la marchandise, nous la vendons au nom des producteurs », a expliqué hier le président de la Commission nationale des mandataires (CNM), Mohamed Medjber, lors d'une conférence de presse à Alger. Dans ce cahier de charges, il est exigé des mandataires de comptabiliser leurs opérations d'achats, ce qui signifie l'établissement de factures et donc une soumission aux impôts. « Comment exiger cela alors que nous n'effectuons aucune opération d'achat ? », s'interroge M. Medjber. Le mandataire, en effet, n'achète pas les légumes et les fruits, il se charge seulement de leur revente aux commerçants en gros. En contrepartie, il perçoit une commission de 6 à 8% comme fixé par la loi en prélevant de ce taux 7% destinés aux impôts. Le problème est que ce dernier pourcentage s'élèvera à 17% dans le nouveau cahier de charges. Chose que la CNM rejette catégoriquement. « Dans le décret exécutif, nous sommes considérés comme mandataire-grossiste. Ce qui est illogique ! Nous ne pouvons pas être des mandataires qui vendent seulement et en même temps des grossistes qui achètent et revendent. C'est contradictoire », s'insurge M. Medjber en déplorant que les mandataires n'aient pas été consultés avant la promulgation de ce décret. En outre, dans le nouveau texte, il est stipulé qu'une fois le mandataire décédé, son local sera loué au profit d'un autre. Cela n'arrange pas non plus la corporation qui voudrait que les membres de sa famille soient prioritaires pour l'exploitation du local. « Ce sont les enfants des mandataires généralement qui assurent la relève. Les mandataires souhaitent que les locaux reviennent à leurs enfants qui soient du métier évidemment », fait savoir le porte-parole de l'UGCAA, Hadj-Tahar Boulenouar. La Commission nationale des mandataires compte saisir le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, pour évoquer ce problème.