Le directeur de campagne de Ali Benflis, Abdelkader Sallat, est revenu, hier, sur les dernières déclarations du candidat sur une éventuelle réhabilitation du parti dissous qui a suscité la colère des familles de victimes du terrorisme. « Ce parti a été dissous sur une décision de justice, il ne pourra jamais revenir sur la scène politique. M. Benflis n'a jamais parlé de réhabilitation de ce parti. Il a juste affirmé qu'il est un homme de réconciliation nationale et qu'il adopte toutes les lois à savoir la Rahma, la concorde nationale et la réconciliation nationale qui doit être approfondie et élargie », a-t-il affirmé au forum d'El Moudjahid. Rappelant que le candidat Benflis respecte toutes les tendances politiques, il a estimé qu'« on ne peut nier que le parti dissous a une base politique, qui existe toujours, et c'est dans ce sens que s'inscrit le projet de Benflis qui plaide pour un dialogue national sans l'exclusion d'aucune partie pour une solution à la crise ». Concernant la réaction des familles des victimes du terrorisme, M. Sallat s'est interrogé sur leur indignation « alors que le débat n'est pas encore ouvert ». Autre question récurrente, celle de l'absence de M. Benflis durant des années. Réponse de son directeur de campagne : « Ali Benflis s'est retiré en 2004 de la scène politique, parce que le pays était divisé, le FLN aussi et il est inutile de revenir sur les résultats de la présidentielle de 2004. Le retrait de Benflis était une décision sage pour éviter au pays l'embrasement, les médias étaient verrouillées, alors il a limité ses apparitions médiatiques, mais il a mené un long combat, a voyagé à travers toutes les régions d'Algérie, ce qui explique aujourd'hui la large adhésion à son programme ». Comment Ali Benflis pourra-t-il apporter des solutions à la situation dans la wilaya de Ghardaïa, alors qu'il était chef de gouvernement lors des événements de Kabylie en 2001 ? M. Sallat précise que les événements dans la région de Kabylie ont éclaté suite à une bavure et ont pris de l'ampleur après la déclaration d'un haut responsable qui a qualifié de « voyou » la victime. Concernant la décision d'interdiction des manifestations dans la capitale prise par le gouvernement de Benflis, l'invité du forum a signalé que cette décision a été prise lors d'un conseil de gouvernement et adoptée par le président de la République. « Il s'agit d'une décision hautement importante parce que des parties ont voulu profiter de l'organisation des marches pour commettre des attentats à la bombe », a-t-il expliqué, tout en s'interrogeant sur le maintien de cette mesure après le départ de M. Benflis du gouvernement. « Si Benflis est élu président, il procédera en premier lieu à l'abrogation de cette interdiction », a-t-il promis. A l'occasion, M. Sallat a tenu à préciser que les déclarations de Benflis ne sont pas un appel à l'instabilité et l'anarchie. « Il a affirmé qu'il ne va pas se taire en cas de fraude, il parlait de combat politique qui va se poursuivre », a assuré le responsable. Au sujet du financement de la campagne de l'ex-chef de gouvernement, il a affirmé que M. Benflis a instruit toutes les directions de sa campagne électorale pour ne pas percevoir de l'argent liquide. Par ailleurs, le directeur de campagne a rejeté toute ingérence étrangère dans les affaires de l'Algérie, en réponse à une question sur l'interpellation de la Commission européenne par l'ex-candidat Ali Benouari, qui soutient Benflis.