Si Benflis venait à être élu président, il prendrait acte de toutes les lois de la Concorde civile. Reste la Charte de la Réconciliation nationale, cette dernière doit être approfondie. L'histoire ne se répètera pas! L'invité du Forum d'El Moudjahid, Abdelkader Sallat, directeur de campagne du candidat à l'élection présidentielle de Ali Benflis, l'a souligné sans aucune histoire. Il y a lieu de lire, puisque le représentant de Benflis n'as pas osé aborder devant la presse nationale les sujets qui fâchent; ex-dirigeants du FIS dissous, repentis, Réconciliation nationale... et la suite! Les cadavres étaient sortis des placards en pleine campagne. Avait-il le choix? Oui ou non, les placards étaient vidés et les réponses sont spectaculaires. «Il est impossible d'envisager un retour de l'ex FIS! Si Benflis venait à être élu président, il prendrait acte de toutes les lois de la Concorde civile. Reste la Charte de la Réconciliation nationale, cette dernière doit être approfondie. Il y a des engagements qui n'ont pas été honorés. Les gens qui se sont rendus coupables et qui ont du sang sur les mains, leur retour sur la scène politique est exclu». C'est par ces déclarations que le patron de la campagne de Ali Benflis a décidé de faire son entrée en scène lors d'une conférence-débat animée au Forum d'El-Moudjahid, hier. Loin de toute improvisation démagogique, l'orateur pèse bien ses mots, mais surtout de... la mémoire! Le choix du sujet n'est pas fortuit compte tenu des agitations que connaît la scène politique ces derniers jours, l'apparition de quelques têtes, et non des moindres qui veulent peser sur cette élection. La réponse était dirigée: pour Abassi Madani et Ali Benhadj, deux protagonistes islamistes du FIS des années 1990, dont la suite était l'arrêt d'un processus électoral... et presque l'arrêt d'un pays pendant plus de 10 ans. Bref, «le FIS était dissous mais sa base! C'est toujours une réalité. Les militants de l'ex FIS doivent s'inscrire dans les dispositions légales de la loi et s'engager à rejeter la violence», avertit-il de prime abord. Une façon d'écarter les têtes du «mal», tout en draguant sa base. «L'ex-FIS est interdit par décision de justice. La décision est irréversible. Cependant, les victimes de la tragédie nationale ne seront pas exclues du débat politique», poursuit-il. Le clin d'oeil! Les victimes sont, en effet, les victimes du terrorisme, repentis, familles des disparus, familles des terroristes...etc. Une chaussée glissante qu'on n'a pas souvent l'habitude d'aborder... le mal demeure résistant! En tout cas, le Forum d'El Moudjahid était l'occasion pour le directeur de campagne de Ali Benflis d'aborder cette élection présidentielle sous tous ses angles. Programmes, dépassements, perspectives, constats,... etc. Plusieurs questions ont été abordées. Le logement, l'investissement local et étranger, la sécurité, la refondation de l'Etat, la justice, la santé, l'éducation... etc. Mais il n'y a pas tant que ça, l'occasion était aussi pour le représentant de Benflis d'aborder le nerf de la guerre: l'argent! Comment et qui finance sa campagne électorale? Sur ce point, M. Sallat révèle que son candidat a bénéficié, il y a deux jours, de la contribution de l'Etat. Une somme de 15 millions de dinars, révèle-t-il. D'autres sympathisants et hommes d'affaires se sont mis de la partie. «Ils sont nombreux à nous soutenir financièrement. Nous n'acceptons pas de l'argent liquide. Nos soutiens se chargent du payement de nos factures relatives aux frais qu'impose notre campagne», fait-il savoir. Enfin, c'est de la présidentielle qu'il s'agit encore! La question finale: Benflis sera-t-il président? Quelles sont ses chances? Au-delà du programme, des promesses, des soutiens et autres guerres qu'on ne voit pas? «Que peut-on attendre d'un tel Conseil constitutionnel qui tranchera dans les résultats de l'élection», s'interroge M.Sellat qui accuse cette institution arbitraire d'impartialité! Peut-on se permettre une telle question en tant que joueur et en pleine compétition électorale tout en restant au milieu d'une arène dont l'arbitre est accusé de rejoindre l'adversaire?