Mettre fin à la plus vieille guerre qui secoue l'Amérique latine : voilà à quoi aspirent le gouvernement colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), à la faveur des négociations qu'ils ont engagées dans la capitale de Cuba, La Havane. Malgré la difficulté du processus, les deux parties sont parvenues à conclure, vendredi dernier, des « avancées » au terme de 23e cycle de négociations de paix, notamment sur la question du trafic de drogue. Il s'agit d'un accord certes, minime mais qui contribue au règlement définitif de cette question délicate, tel que souhaité de part et d'autre. Dans les rounds précédents, les deux parties avaient signé deux accords partiels notamment sur le développement rural et la participation de la guérilla à la vie politique. Signe d'une entente mutuelle quant à l'urgence d'un accord global : « Les deux délégations partagent l'opinion qu'une solution définitive au problème de la drogue doit s'inscrire dans le cadre de la réforme rurale intégrale (premier point de l'ordre du jour déjà conclu) et doit se construire de manière à intégrer les communautés rurales », explique le communiqué commun. Après cette session, les délégations du gouvernement du président Juan Manuel Santos et des Farc ont décidé d'un commun accord d'observer une pause pour la Pâque catholique et de reprendre leurs pourparlers le 24 avril. Il devront aborder les dédommagements aux victimes et la fin effective des opérations armées et le processus de ratification d'un éventuel accord général de paix. Par ailleurs, lors de la clôture des travaux, les Farc ont réitéré leur appel à la création d'une « commission de la vérité » sur le conflit armé en Colombie. « Il est urgent, pour ne pas interrompre le rythme vers la paix, de retirer les obstacles à la formation de cette commission visant à établir les origines du conflit et ses responsables », a déclaré le chef de la délégation des Farc, Ivan Marquez aux yeux de qui cette commission constitue « un pas nécessaire pour aborder le thème des victimes ». Le gouvernement colombien a donné son accord à cette initiative qu'il entend mettre en œuvre après la conclusion d'un accord de paix général.