Ils portent bien leur nom. Leur raison d'être est d'observer. Leur mission, partout où ils vont est d'apprécier, à l'aune des standards internationaux, la régularité d'un scrutin quel que soit son enjeu. Leur caution est recherchée par les Etats pour se prémunir contre toute forme d'accusation de fraude. Les centaines d'observateurs internationaux qui ont séjourné en Algérie pour suivre les péripéties de l'élection présidentielle n'ont, à en juger par leurs déclarations unanimes, rien relevé d'anormal. Non qu'ils n'ont rien vu ni su, mais parce que l'observation n'a constaté aucune anomalie. Ce sont eux-mêmes qui l'affirment. Avant l'au-revoir, l'ensemble des représentations de ces observateurs internationaux se sont retrouvés, d'ailleurs, en compagnie des présidents des commissions nationales de surveillance (Cnisep) et de supervision (CNSEL), respectivement Fateh Boutbik et Lachemi Brahmi, autour du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dans le cadre d'une réunion consacrée à l'évaluation de l'élection présidentielle. Etaient présents aussi le ministre délégué chargé des Affaires magrébines et africaines, Madjid Bouguerra, le directeur des libertés générales et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi. Les représentants des observateurs des Nations unies, de la Ligue arabe, de l'Union africaine, de l'Union européenne, de l'Organisation de la coopération islamique ainsi que d'autres organisations non-gouvernementales ont pris part à cette rencontre de briefing. Le rendez-vous n'était pas politique mais administratif et technique. Lamamra a précisé que le but de la rencontre était de recueillir les appréciations des observateurs sur le scrutin pour s'en servir comme enseignements lors des prochaines échéances électorales. Mais les appréciations favorables formulées à la veille de cette rencontre ne renvoient pas à une impression mitigée d'avis contrariés, sur des règles bafouées. Bien au contraire. Tous ont rendu publics des communiqués élogieux. « L'élection présidentielle algérienne était transparente et libre. Elle s'est déroulée sans tricherie ou fraude. Elle constitue une avancée pour les Africains », dixit Diallo Falilou, président du groupe des observateurs africains, par ailleurs ancien ministre et conseiller du président du Sénégal. Une élection conforme aux standards internationaux, relève, de son côté, le chef de mission d'observation de l'OCI, Habib Kaâbachi, à la tête d'un groupe de 18 membres qui se sont déplacés dans les bureaux de vote à Alger et dans les wilayas limitrophes où ils ont constaté que le scrutin s'était déroulé dans « la transparence ». De par sa réussite et sa bonne organisation, la présidentielle algérienne est un modèle à suivre pour les pays arabes, a commenté, pour sa part, le chef de la mission d'observation de la Ligue arabe, Mohamed Sbih, secrétaire général adjoint de l'Organisation panarabe. La mission de la Ligue, composée de 119 membres, a assuré l'observation de l'élection à travers 48 wilayas, et relevé la conformité aux lois et aux standards internationaux. Le Réseau international pour les droits et le développement (GNRD), une ONG norvégienne, qui a participé au suivi du scrutin, a également signalé que le processus électoral s'est bien déroulé, relevant que les représentants des candidats ont accompli leur mission de contrôle. Le GNRD s'est basé dans son rapport préliminaire sur des visites d'inspection effectuées dans quatre centres de vote regroupant 60 bureaux choisis au hasard. Autant de témoignages, que l'on ne peut soupçonner de parti pris, corroborent la thèse d'une élection régulière confortée par les leviers de surveillance locaux. Et rendent hypothétique le bien-fondé de la contrethèse.